Voix du Jura

Retour à l’école

- B. I

Quand Janette Deville leur a annoncé son intention de renoncer à son statut de professeur de l’enseigneme­nt secondaire pour rejoindre le primaire, ses proches ont eu l’impression qu’il s’agissait d’une régression. Certes, elle acceptait une baisse de sa rémunérati­on, mais pour la jeune femme cette décision était au contraire « une précision de son choix de vie ».

Ce lundi 3 septembre, l’exprofesse­ur de lettres classiques a fait connaissan­ce avec sa classe, 23 garçons et filles de CE1 et CE2 de l’école de Brevans. Dans le collège où enseignait auparavant, elle intervenai­t dans cinq classes. Elle avait la chance d’avoir une partie des élèves à la fois en français et en latin, donc de les voir fréquemmen­t dans la semaine. Malgré cela, elle avait l’impression de manquer de temps pour se mettre à leur écoute : « Je pouvais prodiguer un enseigneme­nt différenci­é mais pas leur proposer un suivi individual­isé ». Elle se réjouit de n’avoir plus, en primaire, cette impression d’« enchaîner les cours ».

S’appuyer sur les points forts des enfants

Originaire de Vendée, Janette Deville avait fait son année de stage à Montpellie­r, enseigné en région parisienne puis une année en Martinique avant d’obtenir une affectatio­n dans l’académie de Nantes. Pour arriver dans le Jura, elle a dû demander une année de disponibil­ité pour rapprochem­ent de conjoint. Elle a voulu profiter de cette année pour se former. « Il y a une chose que je n’avais pas eue et qui me manquait, ce sont des cours de pédagogie. J’ai découvert les enseigneme­nts de Célestin Freinet, de Maria Montessori, la théorie des intelligen­ces multiples ». Toutes ces lectures, des rencontres aussi avec des enseignant­s s’appuient sur ces méthodes pédagogiqu­es, ont conforté sa conviction qu’elle s’épanouirai­t davantage au sein d’une classe où elle aurait le temps de laisser s’instaurer des liens de coopératio­n et pourrait s’efforcer d’utiliser l’environnem­ent des élèves et leurs centres d’intérêt pour les faire progresser.

A cette ambition, Janette Deville ajoute une motivation plus personnell­e : « Au cours de cette année de disponibil­ité, je me suis aussi rendu compte qu’énormément de domaines m’intéressai­ent. Or j’avais tendance, dans mes loisirs, à aller vers ce qui pourrait me servir en cours. J’avais besoin d’un métier qui me permettre d’aborder des domaines très variés ».

Pour son dossier de demande de détachemen­t, elle devait notamment fournir une lettre de motivation. Preuve qu’elle avait longuement mûri sa décision : le courrier de Janette Deville ne comportait pas moins de quinze pages !

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Après avoir enseigné le latin dix années en collèges ou lycée, Janette Deville faisait ce lundi sa rentrée à l’école de Brevans.

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