Pour (re) découvrir les Pères de l’Église
Et si les chrétiens s’intéressaient à ce patrimoine spirituel et intellectuel.
Il suffit de lire de vieux sermons – par exemple ceux écrits et prononcés par le Bienheureux John-Henry Newman au milieu du XIXe siècle – pour s’apercevoir combien les chrétiens n’ont plus qu’une vision obscurcie des trésors de la patristique (vie, oeuvre et doctrine des Pères de l’Église). Pour le profane, ils semblent avoir disparu, comme s’ils comptaient pour quantité négligeable. Qu’il est dommage de se priver de la richesse d’une pensée qui s’étale de la fin du Ie au VIIIe siècle ! Si les plus savants et les plus exigeants peuvent trouver plaisir à se perdre dans les immenses éditées par l’abbé Migne à la fin du XIXe siècle (plus de 300 volumes !), il est possible de trouver une ample matière dans la collection
laquelle traduit les principales oeuvres de Pères de l’Église, connus et inconnus. D’une façon générale, toute histoire de l’Église ou du christianisme qui se respecte ne saurait faire l’impasse sur la production des saint Ambroise, saint Augustin, Grégoire de Nysse ou autre Théodore de Mopsueste, par exemple Hans Kung avec son gros livre intitulé
On tirera grand profit de la lecture des deux remarquables synthèses dues à la plume alerte de Hans von Campenhausen, le premier volume concernant les pères grecs, le second les latins. Un peu plus fourni et très pédagogique, on doit à un autre savant d’origine germanique, Johannes Quasten, une excellente
en quatre volumes. On doit à la plume d’historiens et théologiens francophones d’excellentes initiations, par exemple les deux volumes écrits par le P. Michel Spanneut, sobrement intitulés (Editions Desclée). Le P. Adalbert Hamman, l’un des spécialistes français de la discipline, a écrit, lui aussi, d’excellents ouvrages d’initiation. Le remarquable théologien qu’est le pape Benoît XVI a beaucoup parlé des Pères. On trouvera dans l’ouvrage
de Clément de Rome à saint Augustin l’essentiel des homélies dans lesquelles il leur donne une éminente place.
Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Encore une fois, je vous le dis : si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » [Matthieu 18, 15-20]