Cancers de la thyroïde : l’omerta plane, tout comme sur le Levothyrox
La catastrophe nucléaire de Tchernobyl a-t-elle engendré une catastrophe sanitaire ?
Un Français sur dix environ connaît des pathologies thyroïdiennes. Et selon une étude de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), les sols du Jura restent huit fois plus contaminés par le césium 137 que la normale. Ce qui selon elle, n’a pas d’impact sur la santé, en précisant toutefois que le lait, les champignons et le gibier sont particulièrement contaminés, et ce 30 ans après la catastrophe de Tchernobyl. Chantal Garnier, aide-soignante à l’Hôpital de Champagnole a 35 ans quand elle découvre qu’elle est atteinte d’un cancer de la thyroïde. Elle s’engage au sein de l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), dont elle est devenue présidente cofondatrice, pour faire reconnaître la relation de cause à effet entre les pathologies thyroïdiennes et Tchernobyl.
Quinze ans après, le combat de l’AMFT a-t-il fait bouger les lignes ? La procédure judiciaire a commencé en 2001 devant le TGI de Paris et s’est terminée par un non-lieu devant la cour européenne des droits de l’homme en 2013. « Tout a été fait pour nous empêcher de prouver que Tchernobyl est le déclencheur des pathologies thyroïdiennes ». Ayant épuisé les voies de recours, l’AFMT ne peut plus agir en justice. Sur les conseils de leurs avocats, l’association a sorti une bande dessinée financée grâce à une campagne Ulule (qui a déjà été vendue à plus de 16 000 exemplaires) expliquant les ravages des radiations, des pesticides et de l’ionisation des fruits et des légumes.
Cette BD a été mise à la disposition de tous les collégiens dans le Jura par le président du conseil général, Clément Pernot. Chantal Garnier salue cette initiative « Il faut que les jeunes se rendent compte de ce qui les entoure ». L’AFMT se donne aujourd’hui deux missions : aider et soutenir les malades des pathologies thyroïdiennes et lutter contre les laboratoires pharmaceutiques pour que les traitements soient de meilleure qualité. Un combat d’actualité au regard des innombrables effets secondaires rencontrés par les malades obligés de prendre du Levothyrox (notre édition du 7 septembre).