L’esca, cauchemar des viticulteurs
Un milliard d’euros de pertes : c’est la dîme que versent chaque année les viticulteurs français à l’esca, microscopique champignon qui parasite leurs vignes. La « maladie du bois » empêche la sève d’irriguer les feuilles qui séchent, avant de contaminer les ceps voisins. Depuis les romains, l’homme cherche à se débarrasser de ce fâcheux germe. En vain ! Toutefois les recherches s’intensifient. D’après Christophe Bertsch, chercheur spécialisé dans les maladies de la vigne à l’Université de Haute Alsace, l’esca « explose depuis 2001 », ce qui a conduit le gouvernement à mettre en place un « plan de dépérissement national » et 3 millions d’euros sur la table pour financer la recherche entre autres.
Une nouvelle proposition de loi
Une somme importante, mais qui paraît assez dérisoire au vu des préjudices subis. Jean-Marie Sermier député du Jura a aussi saisi le dossier à bras le corps. L’ex-viticulteur de Cramans a présenté un rapport à l’assemblée nationale en 2015 pointant les ravages de ce fléau. Selon ses conclusions, 13 % du vignoble français est devenu improductif en à peine 15 ans. Un pourcentage qui s’envole à « 20 % » dans le Jura, le champignon affectionnant particulièrement nos cépages trousseau, mais aussi savagnin. C’est pourquoi Jean-Marie Sermier présente à nouveau courant septembre une proposition de loi visant plusieurs objectifs : allouer plus de crédits à la recherche via le ministère de l’agriculture, et faire arracher les vignes malades aux frais des propriétaires. Quand l’arrachage est volontaire, le rapport Sermier préconise une indemnisation par des crédits européens. Une chose est sûre : même si l’épidémie ne tuera pas le vignoble jurassien d’un coup, elle risque bien de le tuer à petit feu. Et de fragiliser un secteur où la France détient la palme des exportations mondiales.