Les fruitières vinicoles rencontrent VITICULTURE. les nouveaux parlementaires
Dans le Jura, les fruitières vinicoles rassemblent 210 familles de vignerons et produisent 2,17 millions de bouteilles pour 13,6 millions de chiffre d’affaires…
Les interprofessions ont repris leur bâton de pèlerin afin de plaider leur cause auprès des nouveaux élus. Ainsi, Danielle Brulebois, députée « En Marche » de la 1ere circonscription du Jura, vice-présidente de l’Assemblée nationale, était reçue à la coopérative vinicole de Voiteur, lundi, en présence de vignerons coopérateurs, de Bertrand Delannay, le directeur de la coopérative et de Marie-Odile Sorlier, la déléguée générale du mouvement des caves coopératives régionales Bourgogne-Jura.
Dans le Jura, la plus vieille des coopératives est celle d’Arbois, constituée en 1906 et qui regroupe 94 familles de vigneron et 23 salariés. La fruitière vinicole de Pupillin a, elle, été créée en 1909. Elle regroupe 40 vignerons et emploie 6 salariés. La coopérative Caveaux des Byards et la Fruitière vinicole de Voiteur sont plus récentes, respectivement créées en 1953 et 1956, regroupant 19 vignerons et 5 salariés pour l’une ; 57 vignerons et 6 salariés pour l’autre.
Cette rencontre a été l’occasion pour la députée de visiter les locaux, mais aussi d’évoquer des « sujets d’actualité » des vignerons, dont faisait partie le gel du mois d’avril, mais pas seulement.
Tout d’abord, les vignerons coopérateurs ont rappelé les raisons et la force de leur engagement au sein de coopératives « qui rémunèrent le travail, et non le capital », en respectant le principe de gouvernance selon lequel un homme est égal à une voix en assemblée générale, quelle que soit la taille de son domaine. « C’est une autre façon de travailler », résume l’un d’eux. « Notre revenu est certes inférieur à ceux qui vinifient et vendent eux-mêmes leur vin, mais à part le temps que nous consacrons à tour de rôle à la coopérative pour assurer la vente, nous avons plus de temps pour partir en week-end ou prendre des vacances. »
Le but de la coopérative est de mettre en commun le matériel, les salariés, les savoir-faire, mais aussi « valoriser au mieux les produits des associés coopérateurs. » C’est-à-dire faire les meilleurs assemblages possible et ainsi contribuer à la bonne renommée des vins du Jura. Et ça marche, puisque les coopératives Jurassiennes remportent régulièrement des médailles aux concours pour leurs cuvées. Ceci étant, les coopérateurs doivent faire face à quelques petites contrariétés. D’abord vis-à-vis du CICE, dont les fonds leur passent sous le nez du fait de leur régime fiscal. « Pour les coopérateurs de Bourgogne-Jura, c’est un manque à gagner de 2,5 millions d’euros. Même problème avec le suramortissement : ces outils fiscaux ne concernent pas les coopératives… », ont-ils expliqué. Autre sujet qui fâche : les rapports avec l’administration. « On est toujours à la merci de la décision d’un fonctionnaire. On a eu le cas cette année avec le refus de donner la dérogation à 66 heures de travail par semaine au moment des vendanges, alors que ceci est prévu dans la convention collective…»
Pour cette vendange, l’administration locale avait en effet décidé que les salariés ne pourraient pas dépasser 60 heures de travail par semaine. « Mais heureusement, le ministère est intervenu rapidement pour rétablir les 66 heures…» Les contrôles seraient ainsi plus « discriminants » pour les coopérateurs…
Dernier sujet abordé : l’installation des jeunes, qui se font de plus en plus rares dans la profession. Pourtant, tous les vignerons présents se sont dits confiants sur l’avenir des vins du Jura, même si les petites années se succèdent, même si cette année, à la fruitière vinicole de Voiteur, on estime que la récolte sera au tiers d’une récolte normale…