Tourisme : des bilans contrastés à la veille de la fusion des offices
Les années se suivent sans se ressembler à Arbois ou Poligny. Tour d’horizon des tops et des flops de l’été.
Ils ne feront bientôt qu’un : d’ici janvier 2018, les offices du tourisme (OT) d’Arbois et Poligny joueront sous la même bannière. Celle de la communauté de communes Arbois Poligny Salins-les-Bains coeur du Jura. Avec à la clé une direction commune, et la disparition de leur statut « association loi 1901 ». Mais avant d’en arriver là, les deux entités ont évolué assez différemment. Du côté d’Arbois, Patricia Duvoid, technicienne, livre : « L’année a commencé doucement au printemps, et même en juillet ».
En effet, environ 5 670 touristes ont été décomptés, contre environ 6 750 en juillet 2016, soit une baisse d’environ 15 %. Toutefois le mois d’août (en particulier après le 15 août) a été exceptionnel : « du jamais vu depuis plus de 12 ans ! » s’exclame Serge Menozzi, charismatique président de l’OT arboisien. Pour comprendre ce bilan un peu mitigé, il faut se souvenir de l’année 2016 : une année exceptionnelle, dopée par une médiatisation incroyable (plusieurs émissions sur France 2 et France 5, sans compter le fameux « village préféré des Français »). De quoi consolider la réputation d’une cité de cachet, où il fait bon vivre et séjourner. Reste comme le souligne Serge Menozzi :
Poligny montrant l’exemple avec la rénovation de son centre-ville, de sa piscine, de la « Maison du Comté », sans compter le projet de Center Parcs. Tout n’est donc pas parfait à Arbois, comme le camping municipal « Les Vignes » dont la fréquentation serait en forte chute. « Les campeurs veulent plus de confort, des mobil-home, des animations » lance Serge Menozzi.
Autre flop : les visites à la fruitière à comté d’Arbois. « Où visiter une fruitière à Comté ? » : c’est d’ailleurs la première question que posent les touristes en arrivant à Poligny relève Christelle Thiébaud, conseillère en séjour à l’OT. « La plupart pensent qu’on peut s’y rendre à tout moment, alors que les visites à Plasne ont lieu à 9 h du matin ». Malgré ce hiatus entre rêve et réalité, l’office du tourisme polinois a enregistré un bond de + 45 % de fréquentation en juillet. « Nous sommes passés de 2 560 visiteurs en 2016 à près de 3 700 en 2017 » se félicite Jennifer Russell, président de l’OT. Il faut dire qu’en 2016, la fréquentation avait chuté de 15 % en raison de la fermeture de la RN5 dans les monts de Vaux.
Une embellie qui s’est poursuivie avec + 15 à 20 % en août avec bon nombre de Hollandais, belges, allemands et « même davantage d’Américains ». Des nationalités qui ont également convergé à Arbois. Au final, on serait tenté de penser qu’Arbois fait moins bien qu’une année exceptionnelle, et Poligny mieux qu’une année « sans ». Mais au-delà de facteurs conjoncturels, on déplore du côté d’Arbois une chute des visites via internet sous la barre des 100 000 (98 500 visites) contre 111 000 visites l’an dernier. La faute peut-être à un site non « responsive », c’est-à-dire non optimisé pour les smartphones et tablettes. Du côté de Poligny, pas de soucis en revanche de ce côté, ni du côté des dégustations de produits locaux.
Vin et comté : voilà d’ailleurs un bel accord que le futur office du tourisme intercommunal pourrait promouvoir… A condition que les professionnels jouent le jeu et ouvrent leurs portes. Les randonnées (pédestres ou cyclotouristes) semblent également avoir de l’avenir grâce à des sites uniques comme la reculée des Planches, le mont Poupet… voire de nouveaux sentiers thématiques (comme les chemins clunisiens à Saint-Lothain).