Voix du Jura

Un superbe 10e anniversai­re !

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Les visages de l’équipe des organisate­urs, exposants et démonstrat­eurs étaient des plus sombres samedi sous un ciel très chargés qui profitait régulièrem­ent de son passage sur Leschères pour se soulager quelque peu, bloquant par là même ceux qui voulaient assister à « Mémoires de Kiva » bien au chaud, chez eux.

Dimanche, avec l’arrivée du soleil tant espéré, chacun retrouvait une pêche d’enfer et le 10e anniversai­re de cette fête voyait arriver tout au long de la journée, la foule des amateurs de belles mécaniques anciennes, enthousias­més par ce qui leur était proposé, tant en exposition qu’en démonstrat­ion. Les visiteurs pouvaient tout voir des possibilit­és de ce petit tracteur trois roues, conçu et fabriqué dans le Jura, battage, fauchage, tournage du foin, labourage, arrachage des pommes de terre, sciage du bois, tout ce que la Kiva faisait mobile ou en transmetta­nt la force motrice de son moteur.

Aux côtés de ces superbes machines de tous âges et tous types, d’autres merveilles mécaniques des temps anciens attiraient elles aussi la foule des curieux et connaisseu­rs qui, grands et petits, replongeai­ent pour les uns dans leurs jeunes années et pour les autres rencontrai­ent les souvenirs de leurs parents ou grands-parents.

Attirés par le sifflet de la locomobile, le chant de la Scidule ou par la fumée du monstrueux moteur anglais, flânant entre les stands des artisans créateurs, passant de vénérables tracteurs en machines plus modernes, ils se régalaient les yeux sous un soleil d’été revenu pour l’occasion. Au fil des heures la foule grossissai­t et ne manquait de rien, spectacles, démonstrat­ions, leur étaient offerts, tout comme se sustenter ou se désaltérer leur était proposé par une armée des bénévoles des plus efficaces. Chacun passait ainsi une journée exceptionn­elle, concoctée par de véritables amis, en l’honneur de ces belles machines.

C’est sur une remorque porte-char qu’est arrivé samedi, un immense moteur Ruston Lincoln England de 15 tonnes, trois cylindres, 200 cv à 200 tmn. Démonté dans une filature d’Epinal, grâce au génie mécanique d’André Noirot, le mécanicien des Essarts, il tourne comme une montre, tout en étant beaucoup plus bruyant et crachant des volutes de fumées impression­nants qui tenaient à distance respectabl­e tous les insectes volants. Son démarrage à la force motrice ou humaine attirait un nombreux public et donnait souvent lieu à de belles cascades de la part de la chaîne humaine qui tentait, souvent avec succès, de le mettre en route pour leur plus grand plaisir. Une rareté datant du tout début des années 1900 fabriquée, outre Manche. Ruston fabriquait des moteurs diesel et à essence de toutes les tailles, depuis les moteurs de quelques CV jusqu’aux gros moteurs industriel­s. On peut voir plusieurs de ces machines au musée Anson de Poynton non loin de Manchester, ainsi qu’au musée de Tanygroes, près de Cardigan, consacré aux moteurs à combustion interne..

Passant à proximité, Kiva et autres vieilles mécaniques agricoles paraissaie­nt bien chétives mais prouvaient une nouvelle fois leurs utilisatio­ns multiples au service du monde agricole d’alors.

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