La dernière campagne de Gilbert Barbier
L’ex-maire de Dole ne sera pas candidat à l’élection sénatoriale qui se déroule ce dimanche, mais il mène campagne pour sa suppléante, Marie-Christine Chauvin.
« Cette salle, on peut la louer ? » Présent ce vendredi matin à la Bretenière aux côtés de la candidate LR aux sénatoriales Marie-Christine Chauvin, Gilbert Barbier emmène la conversation vers un sujet qui manifestement fait la fierté du maire, Joseph Roy. « Il est content qu’on lui dise que c’est une belle réalisation. Sans le flatter, on peut le féliciter pour le travail qu’il a réalisé », confie le sénateur sortant.
L’échange, en présence également de Jean-Claude Morel, maire d’Our, se déroule dans un climat cordial. La discussion s’était engagée sur une information diffusée le matin même à la radio. Les prochaines municipales pourraient être reportées à 2021. Joseph Roy aimerait en avoir confirmation. Réélu maire pour la 7e fois, il terminerait en ayant fêté 50 ans de mandat ! Et d’inviter déjà ses hôtes à la réception qu’il organisera pour l’événement. « Je ne serai plus sénateur. Tu m’inviteras quand même ? », le taquine Gilbert Barbier.
Nouvelles du canton
Le sénateur sortant et la candidate sortante peuvent, ici, jouer la carte de la proximité. Marie-Christine Chauvin rappelle à Joseph Roy les « pèlerinages du RPR » qu’ils ont faits ensemble. Entendant ce que l’expression peut avoir de maladroit, Gilbert Barbier suggère : « C’était plutôt des voyages de travail, non ? ».
Gilbert Barbier a un doute : Joseph Roy ne l’a-t-il jamais sollicité pour l’octroi d’une subvention dans le cadre de la réserve parlementaire. « Si, j’ai eu 10 000 € », lui rappelle le maire de la Bretenière. « Chez nous, ça a failli », intervient JeanClaude Morel. De ce dossier en revanche, Gilbert Barbier a parfaitement souvenir. Ça concernait un tableau de l’église. Le maire lui apprend que le projet a été abandonné, son conseil considérant que très peu de personnes en profiteraient.
En cette fin de campagne, obligée de composer avec la disponibilité des maires, MarieChristine Chauvin enchaîne avec un rendez-vous de l’autre côté de Dole. Gilbert Barbier poursuit quelques minutes encore la discussion avec Joseph Roy et JeanClaude Morel. Il leur demande « des nouvelles du canton ». Joseph Roy lui annonce que la vie communale ne va pas tarder à ressembler à ce qui se passe au niveau paroissial. S’il a quelques sous, il se dépêchera d’en faire profiter le village avant qu’on ne lui impose une fusion avec Orchamps. N’est-ce pas déjà ce qui se passe pour les cérémonies patriotiques ? Gilbert Barbier souligne que ça se pratique déjà dans le haut-Jura. Habilement, il amène son hôte à convenir que ce n’est pas possible de les maintenir partout. « On en a tous les dimanches. Même à Dole, il n’y a plus personne ». Il propose : « On n’en garde qu’une, le 11 novembre. Et peut-être aussi la Libération de la commune ».
« Consacrer du temps aux gens »
La rencontre aura duré une bonne heure. « J’aime faire campagne », confie Gilbert Barbier, qui applique en politique ce que l’exercice de la médecine lui a appris : « Il faut consacrer du temps aux gens, ne pas donner l’impression que vous êtes pressé. Il arrive qu’on le soit, mais vous pouvez gagner du temps sur d’autres choses. Je crois que les gens ont apprécié que je m’efforce de ne pas traiter les choses de façon expéditive ».
Samedi, Gilbert Barbier était le matin à Commenailles pour une inauguration, l’après-midi aux Journées du Livre à Salinsles-Bains. Le maire de Pupillin s’était étonné de ne pas le voir au Biou l’an dernier ; dimanche il a tenu sa promesse d’y assister cette année.
Besoin de faire un bilan
Tandis qu’il se trouvait à La Bretenière, Gilbert Barbier a reçu un appel pour fixer l’ordre du jour de la réunion au cours de laquelle son successeur à la présidence du groupe RDSE au Sénat sera élu. Un autre membre du groupe achève comme lui sa carrière politique, c’est Robert Hue. Il demande qu’une convocation lui soit adressée également : « Jusqu’au 1er octobre, il est sénateur »
Viendra ensuite, pour Gilbert Barbier, le temps du bilan. « Je suis en politique depuis 1977. J’ai été élu, battu, réélu, rebattu… Même si je n’exerce plus de responsabilité dans un exécutif depuis 2008, il y a besoin d’un temps de respiration. Il y a toutes ces archives dont il va falloir que je décide si je les mets à la benne ou si elles me serviront à écrire une autobiographie. Il y a des choses qui méritent d’être mises noir sur blanc. Ce ne sera pas des mémoires, plutôt des réflexions. J’ignore si je les publierai, mais j’ai besoin de faire un point sur ce qui était bien, ce qui n’était pas bien, ce qui aurait pu être mieux ».