Voix du Jura

Bisbilles autour de l'état d'une maison

Depuis le sud de la France, c’est par internet qu’ils ont trouvé une maison à louer dans le Jura. Mais le couple, avec ses deux enfants, a déchanté en arrivant sur place…

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Sur l’annonce publiée sur Leboncoin, la maison leur paraissait plus belle. Mais en arrivant pour prendre possession des lieux à Pont-de-Poitte, le 24 août dernier, Caroline et Olivier Pigoreau ont plutôt déchanté…

Installé dans le sud de la France, le couple avec deux enfants voulait revenir dans le départemen­t, notamment pour se rapprocher d’une partie de la famille résident près de SaintClaud­e. Par l’intermédia­ire d’Internet et du célèbre site de petites annonces, ils se sont donc mis en quête d’une maison de 6 pièces, avec 4 chambres indépendan­tes, pouvant héberger la famille. Ils ont alors trouvé ce qu’ils pensaient être la maison idéale pour un loyer de 600 € par mois et ont fait affaire avec le propriétai­re, un Jurassien désormais domicilié en Corse.

Tout s’est fait à distance et un bail de bail kit meublé pour location habitation non saisonnièr­e d’un an a été signé, sans que le propriétai­re n’ait rencontré ses locataires, ni que les locataires aient visité la maison.

« Quand nous sommes arrivés, il y avait un gros dégât des eaux et la maison était insalubre », explique Olivier Pigoreau. « L’annonce précisait qu’il s’agissait d’une ’belle maison de ville’, mais en fait rien ne va : le dégât des eaux a provoqué des dégradatio­ns au rez-de-chaussée et en allant au sous-sol on s’est aperçu que la maison repose sur des parpaings empilés. L’électricit­é disjoncte dès qu’on branche plusieurs appareils, les quatre chambres n’en sont que trois et demi puisqu’une grande pièce est juste séparée par une cloison pour en faire deux, qui ne bénéficie pas de la lumière du jour. En haut un carreau était cassé et la plupart des convecteur­s, d’un autre âge, ne fonctionne­nt pas. C’est trop petit et nous ne pouvons pas rentrer nos meubles. Mais le pire est que ce matin [vendredi, NDLR], il faisait 6°C dans la maison, qui n’est pas du tout isolée. »

L’expert de l’assurance venu constater les dégâts de la fuite d’eau aurait relevé 99 % d’humidité dans les murs du rez-dechaussée et 70 % dans ceux du premier étage. Lors de notre passage, les différents rouleaux de papier tue-mouche pendouilla­nt depuis les plafonds du rez-de-chaussée piégeaient leur lot de diptères… et un camion d’assainisse­ment était présent, afin de déboucher le raccordeme­nt à l’égout et redonner un assainisse­ment fonctionne­l à la maison. « Ce qui nous fait une dépense supplément­aire de 157 € à payer… Pour nous, tout cela est très fatigant. »

Aujourd’hui, la famille cherche un autre logement. « Nous avons des propositio­ns dans des gîtes, pour du provisoire, mais en fait, il est très difficile de trouver à louer dans ce secteur une maison avec quatre chambres », souligne Caroline Pigoreau.

Le couple aimerait aussi faire classer la maison de Pont-dePoitte au titre de l’habitat indécent, ce que prévoit le Code civil lorsque le bien loué présente « une insuffisan­ce du confort minimum que l’on est en droit d’exiger. »

A la mairie de Pont-de-Poitte, où l’on s’active pour trouver une solution de relogement à la famille, on indique que la première adjointe au maire, Marie Lacombe, s’est rendue sur place, a fait des constatati­ons et a fait suivre le dossier aux services de la DDCSPP en Préfecture, « car il ne nous revient pas de nous prononcer sur la salubrité de cette maison, ce n’est pas de notre compétence », est-il précisé. Le propriétai­re, lui, tombe des nues. « La maison était en très bon état lorsque j’y suis passé au départ d’un précédent locataire, au mois de mai. » Les photos intérieure­s qu’il a prises à l’occasion montrent alors une maison à la décoration plutôt vieillotte, mais sans plus. « Il n’y a pas d’ambiguïté, ce sont celles qui étaient sur le site », insiste-t-il.

Faute de raccordeme­nt au réseau d’électricit­é, le propriétai­re indique toutefois que lors de son passage, il n’avait pas pu tester le bon fonctionne­ment des appareils électrique­s, dont les convecteur­s et le chauffe-eau. « Il y avait aussi un luminaire cassé, la baignoire de la salle de bains était à repeindre et deux lattes de paquet flottant du rez-de-chaussée, abîmée, était à changer. Je l’ai dit lors de la signature du bail… Je pense que la fuite d’eau a fait des dégâts et je comprends qu’ils n’aient pas été satisfaits de leur entrée dans les lieux. Mais pour cela, je suis assuré. L’expert est passé et les travaux seront faits. » Et d’ajouter : « je connais bien la maison, ma mère y a habité 20 ans et je l’ai moi-même habitée pendant quelques années avant de partir vivre en Corse. L’installati­on électrique a été refaite en 2006 ou 2007. Au départ, la maison leur convenait très bien, malheureus­ement, il y a eu cette fuite, ça arrive ! Mais dire que la maison est indécente, ce n’est pas vrai… »

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