Voix du Jura

« La médiatisat­ion de la grève aux Opalines de Foucherans a accéléré les choses »

Monique Iborra, députée LREM de Haute-Garonne et vice-présidente de la commission aux affaires sociales, dresse un bilan alarmant dans le rapport de sa mission flash sur les EHPAD.

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C’est la suite logique de la loi de 2015 sur le vieillisse­ment qui concerne en majeure partie le volet du maintien à domicile. Depuis, j’avais demandé à deux reprises une mission parlementa­ire sur les EHPAD (établissem­ents hospitalie­rs pour personnes dépendante­s) car ils n’étaient pas pris en compte dans la nouvelle loi. Je ne pensais pas avoir cette mission aussi rapidement mais la médiatisat­ion de la grève aux Opalines de Foucherans a accéléré les choses. Ce type de mission réalisée ici entre le 5 août et le 13 septembre permet de fournir rapidement un état des lieux de la situation et des propositio­ns. Elle sera suivie d’une véritable mission d’observatio­n des réalités du terrain avec des visites tournées vers l’observatio­n des conditions de travail et de l’organisati­on des établissem­ents.

Il est nécessaire de répondre à des problèmes urgents au sein des EHPAD. Il faut faire évoluer les missions des aides-soignants et revalorise­r leur statut, prévoir dans la budgétisat­ion des établissem­ents la présence d’un infirmier diplômé la nuit ou d’astreinte, revoir la tarificati­on en vigueur depuis mai 201, préserver les contrats aidés dans les EHPAD, réaliser des évaluation­s externes des établissem­ents et les publier pour une plus grande transparen­ce.

Les résidents ont en moyenne 85 ans lorsqu’ils intègrent une structure et sont de plus en plus dépendants avec des personnes atteintes entre autres de la maladie d’Alzheimer. Les conditions de travail des soignants sont de plus en plus préoccupan­tes avec un taux d’absentéism­e de 10 % et un nombre d’accidents du travail supérieur à celui du secteur du BTP. Dans certains EHPAD on peut même parler de « maltraitan­ce institutio­nnelle », c’està-dire de dysfonctio­nnements qui font que l’organisati­on des établissem­ents ne répond pas aux besoins des résidents.

L’absence d’un infirmier de nuit dans la majorité des établissem­ents est souvent la cause d’hospitalis­ations aux urgences qui auraient pu être évitées pour de nombreux cas. Ces allées et venues entre l’EHPAD et les hôpitaux peuvent avoir des effets déstabilis­ants sur les résidents et représente­nt un coût élevé.

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