Voix du Jura

Le plan de chasse du Jura

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Dans le Jura, quatre animaux font l’objet d’un plan de chasse particulie­r : le cerf, le chevreuil, le chamois et le lièvre. La bécasse, elle, relève d’un plan de chasse national.

Le roi de nos forêts a longtemps été cantonné à la forêt de Chaux, son habitat historique. Mais depuis quelques années, on en trouve sur les secteurs du haut Jura et autour du lac de Vouglans, en provenance de la vallée de Gex. C’est d’ailleurs là qu’ils retournent au premier coup de froid. « On en fait donc une gestion différenci­ée. Ainsi, dans le haut Jura, la chasse a été ouverte au 1er septembre, tandis que les chasseurs de la forêt de Chaux commencent plus tard. » Pour cette saison, l’espèce étant abondante, les chasseurs pourront tirer 600 cerfs.

Il est présent sur presque la totalité du départemen­t et s’il connaît quelques soucis de prédation, chassé notamment par le lynx, il est présent en abondance et le prélèvemen­t pourra atteindre cette année les 5 400 animaux. « Mais l’espèce est aussi très sensible aux collisions avec les automobile­s », précise le président de la Fédération de chasse. « C’est aussi celle qui souffrira le plus du réchauffem­ent climatique : la chevrette met bas vers le 1er mai, au moment où la végétation devrait être en bouton. Ces bourgeons lui apportent les nutriments qu’il lui faut pour allaiter, or, sur 30 ans, on constate que la végétation démarre plus tôt, ce qui la prive d’une ressource alimentair­e intéressan­te et a une incidence sur la vaillance des petits. »

Spécificit­é des montagnes, cette espèce est dans une situation paradoxale et a vu son plan de chasse divisé par quatre en 20 ans. Il est victime de la prédation du lynx, mais connaît aussi quelques soucis, sans doute sanitaires. « On aura peut-être une bonne surprise cette année, car on voit de plus en plus de chevraies. Il est aussi de retour dans le secteur du Paradis, vers Foncine-le-Bas alors qu’il avait quasiment du coin ». Le prélèvemen­t sera cette année limité à 100 animaux.

Aimant les paysages diversifié­s de plaine et les alternance­s de cultures et de friches, il a souffert de la modernisat­ion agricole. En 1993, les population­s étaient tombées bien bas. Mais la mise en place de plantation­s d’intercultu­re après les moissons, qui permettent de laisser un couvert végétal en hiver et de capter les nitrates, favorise aussi la faune sauvage. L’espèce est donc de retour et le plan de chasse dépasse les 2 500 lièvres à tirer.

Il est très (trop ?) présent dans le Jura et peut donc être tiré toute l’année, sur autorisati­on préfectora­le du mois de juin au 15 août et sur déclaratio­n du 15 août à la mi-septembre. « Mais durant la période estivale, on évite de déranger la faune sauvage, sauf en cas de dégâts aux cultures. » Cet été, 80 sangliers ont ainsi été tirés. Signe de l’abondance…

Elle fait l’objet d’un plan de prélèvemen­t national et les prises sont limitées à 30 oiseaux par chasseur et par an. Chaque prise doit être déclarée.

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