Voix du Jura

Jérôme Mesnager expose STREET ART. au Musée des arts urbains

Après Banksi et M. Chat, c’est au tour de Jérôme Mesnager d’investir les cimaises du Mausa sur le site des anciennes forges de Baudin à Toulouse-le-Château.

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Celui qui peuple les rues et salles diverses de ses petits bonshommes blancs et nus aux allures sportives est l’invité du Musée des arts urbains et du street art. Une vingtaine de ses oeuvres, toiles et draps, en ornent les murs. À l’occasion des Journées du patrimoine, le public a pu se rendre sur place comme M. et Mme Chambet, de Conliège, qui ont découvert les oeuvres : « Ce que j’ai vu à l’intérieur (silhouette­s blanches sur fond noir - N.D.L.R.) m’a impression­née, m’a refroidie, raconte Mme Chambet. Mais de voir l’artiste en direct, cela prend une autre dimension. Cette précision, la justesse des traits, est prodigieus­e. Et le Mausa est très bien, ce cadre est extraordin­aire, c’est une belle réalisatio­n. En plus on revoit le passé, on imagine les ouvriers. » Car outre le fait de voir les toiles, les visiteurs ont eu la chance de suivre une performanc­e de l’artiste, c’est-à-dire la réalisatio­n d’une peinture sur les portes métallique­s du musée. Peu à peu, dans un silence de cathédrale, les hommes blancs ont envahi le domaine sous le pinceau de Jérôme Mesnager. D’un geste pur, les têtes rondes, les bras, les jambes ont pris forme. Comme par magie, le street art a pris valeur humaine et pour beaucoup a été une révélation. La soirée du 15 septembre a également été marquée par l’accompagne­ment électro de Tizasek et par les projection­s vidéos de Stanislas Zanko sur les murs de Baudin.

Jérôme Mesnager explique son travail devant le public : « Le public voit le geste, il ne faut pas faire d’erreur, comme la fois où j’ai peint le trapéziste, les pieds à l’envers… C’est un petit risque qu’on prend. Et je ne peux pas m’empêcher ici de penser aux ouvriers qui travaillai­ent et prenaient de vrais risques en travaillan­t la fonte en fusion. » Pour lui, l’évolution du street art « est dans un phénomène mondial. C’est un phénomène de société. Je pense que ça va continuer, tant qu’il y aura un intérêt et il est double parce que l’artiste s’exprime et se fait connaître et en même temps, les gens ont des immeubles plus jolis. »

Ses petits bonshommes vontils évoluer, être en couleur ? Et pourquoi des oiseaux ? Non répond-il, « c’est bien, c’est la lumière, le blanc. J’aime bien le côté fantôme, c’est un mouvement et le blanc c’est comme les nuages dans le ciel. Pour les oiseaux, cela donne de la profondeur à mes toiles. »

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