LE JURA MET LES FEMMES AU POUVOIR
C’est une première historique : au Parlement, le Jura est désormais représenté par quatre femmes (sur 5) après l’élection au Sénat de Sylvie Vermeillet et Marie-Christine Chauvin…
Avec quatre parlementaires issus de la droite et du centre pour un dans la majorité présidentielle, le département du Jura resté ancré à droite. Pourtant, quelque chose a changé : quatre sur cinq représentants du Jura sont désormais des femmes, ce qui aurait certainement été impensable il y a 20 ans…
Dimanche, ce sont donc deux femmes qui ont été élues au Sénat : Sylvie Vermeillet et Marie-Christine Chauvin. A l’ancienneté dans la fonction parlementaire, c’est cependant Marie-Christine Dalloz qui l’emporte. La députée du haut Jura en est en effet à son troisième mandat. Elle a été rejointe sur les bancs de l’Assemblée nationale au printemps dernier par Danielle Brulebois, élue LREM de la première circonscription, qui fait un départ en fanfare puisqu’immédiatement nommée au Perchoir, avec un titre de vice-présidente.
Des femmes d’expérience
D’aucuns ne manqueront pas de faire le « procès en incompétence » de ces nouvelles élues ; cela a déjà commencé, mais de façon modérée dimanche soir sur les réseaux sociaux. Ce sont pourtant des femmes d’expérience qui investissent le Parlement et si Danielle Brulebois est la seule issue des rangs de la gauche, avec un long parcours politique au PS avant de rallier le mouvement d’Emmanuel Macron, toutes peuvent revendiquer un fort ancrage dans le Jura.
Marie-Christine Dalloz a été maire de Martigna de 1995 à 2008, puis élue au conseil général du Jura en 2001 à 2011, viceprésidente de cette assemblée de 2004 à 2008. Élue députée en 2007, elle a succédé à Jean Charroppin (UMP) qui ne se représentait pas.
Enseignante, Danielle Brulebois a débuté sa carrière politique en 2008, élue conseillère générale (PS) du canton de Chaumergy, commune dont elle a aussi été conseillère municipale et déléguée à la communauté de communes du Val-de-Brenne. En 2011, après la victoire de la gauche aux élections cantonales, elle est nommée première viceprésidente du conseil général du Jura. Réélue au Conseil départemental en 2015, mais siégeant dans l’opposition, c’est sous l’étiquette LREM qu’elle succède à Jacques Pélissard (LR), qui a vu son poulain éliminé.
Sylvie Vermeillet est également bien implantée dans le paysage politique jurassien : ancienne maire de Cernans, elle a été durant neuf ans la présidente de l’Association départementale des maires, mais aussi élue conseillère régionale et conseillère départementale, où elle occupe la fonction de vice-présidente en charge de la contractualisation et des politiques territoriales.
Enfin, l’autre nouvelle sénatrice, Marie-Christine Chauvin, est également vice-présidente du Département en charge du tourisme et de culture. Maire de Chaux-Champagny depuis mars 2001, elle est présidente de Jura Tourisme.
À l’issue du scrutin, le seul parlementaire masculin « rescapé » du Jura, Jean-Marie Sermier, a vivement félicité les deux nouvelles sénatrices du Jura. « Ensemble, nous allons faire du bon travail au Parlement pour notre département et ses habitants », a-t-il estimé. Les propos de Danielle Brulebois étaient plus nuancés : « Si je peux être heureuse de voir deux femmes élues sénatrices, Sylvie Vermeillet et Marie-Christine Chauvin auxquelles j’adresse mes félicitations républicaines, je regrette néanmoins que notre département du Jura compte quatre parlementaires sur cinq dans l’opposition au gouvernement », écrit-elle.