Voix du Jura

Même les poissons ont des puces

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Avant de réaliser des travaux de restaurati­on des cours d’eau sur les bassins-versants de la Bienne et de la Saine, une étude est menée pour étudier l’activité piscicole.

« Le Parc Naturel Régional du Haut Jura va engager un programme ambitieux de restaurati­on de la continuité écologique des cours d’eau et permettre une meilleure circulatio­n des poissons et des sédiments (pierres, graviers…) sur les rivières des bassins-versants de la Bienne et de la Saine », explique Bertrand Devillers, chargé de mission au PNR. Ces travaux concernent en particulie­r le Tacon à Saint-Claude, où des études ont montré que plusieurs seuils sont limitants pour le poisson ; en particulie­r celui qui se trouve en contrebas de la cité scolaire du Pré SaintSauve­ur à Saint-Claude.

« Pour la bonne santé des poissons et leur reproducti­on, la qualité de l’eau est bien sûr importante, mais la qualité de son habitat l’est tout autant ». Pour mieux comprendre la situation, le technicien rappelle que depuis le Moyen-Âge des seuils (comprenez des mini-barrages) ont été construits dans les rivières pour les rendre navigables. Puis au début du XXe siècle, d’autres ouvrages ont été construits pour utiliser la force de l’eau pour faire tourner des moulins, des roues puis développer l’hydroélect­ricité. « Mais, en fixant la rivière, cela ne lui permet pas d’éroder les berges et elle va chercher des sédiments au fond ; ce qui bloque encore le fonctionne­ment naturel. Or, la faune aquatique a besoin de naviguer parfois pendant des dizaines de kilomètres pour remonter en tête du bassin-versant pour se reproduire, pour aller chercher de l’alimentati­on, de la fraîcheur… ». Avant de réaliser ces travaux au niveau des quatre seuils se trouvant sur une longueur de 2 km sur le Tacon et le Grosdar qui porteront sur des créations de passes à poissons ou de rivières de contournem­ent, une étude a été commandée à l’entreprise Scimabio Interface de Thononles-Bains pour connaître l’état initial de l’activité des truites et des ombres.

Quatre journées de pêche dites « électrique­s » ont été organisées en collaborat­ion avec la fédération de pêche du Jura et l’AAPPMA La Biennoise, afin de prélever toutes les truites et les ombres. Une fois endormis, ils ont été mesurés et dotés d’une puce RFID après une petite incision au scalpel. Quelques minutes plus tard, les poissons ont été remis à l’eau. En complément, des antennes placées en amont et en aval des seuils permettron­t d’enregistre­r les passages des quelque 1 000 poissons marqués.

Cette étude d’un montant de 68 000 € bénéficie de subvention­s de l’Agence de l’eau (80 %), du Conseil régional (15 %), de l’APPMA La Biennoise (2 %). Les 3 % restants étant à la charge du PNR. Après la réalisatio­n des travaux prévus entre 2018 et 2020, un nouveau prélèvemen­t permettra d’étudier leur impact sur l’évolution piscicole.

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