Voix du Jura

Alain Chazal, le patron qui dit à ses équipes : « Economisez-vous ! »

Le soutien aux clubs locaux fait partie de l’ADN de l’entreprise doloise de transforma­tion et distributi­on de viande et produits charcutier­s.

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La société Chazal, dont le nom figure depuis l’an dernier sur le maillot du Grand Dole Rugby, compte au moins un rugbyman, Hugo Buffard, parmi ses salariés. L’apprenti informatic­ien sera peut-être ce dimanche 1er octobre sur le terrain pour la réception de Lons, mais ce sera dans le camp de l’équipe visiteuse. Ça n’empêche pas Alain Chazal de lui souhaiter de réaliser un bon match : « Je suis bon public. J’applaudis toutes les belles actions », assure le fondateur de l’entreprise doloise de transforma­tion et distributi­on de viande et produits charcutier­s.

Le rugby est un sport que le chef d’entreprise connaît bien pour avoir joué à l’école de rugby de l’US Tavaux-Damparis puis chez les jeunes de l’US Dole. C’est donc en supporter avisé qu’il aime se rendre au stade. La position de spectateur lui convient d’ailleurs parfaiteme­nt : « Pour savoir s’ils ont bien joué ou non, adressez-vous au coach. C’est lui le patron. Moi, je ne suis là que pour aider le club à tourner », dit-il, tout en faisant ce constat : « Quelque chose me déplaisait, ce sont les bagarres. Aujourd’hui, c’est à des rencontres sportives que j’assiste, plus à des combats ; je m’en félicite ».

La maison Chazal est devenue partenaire du rugby dolois il y a une dizaine d’années, à travers notamment des jeux de maillots pour les équipes jeunes. Lorsque les dirigeants lui ont exposé leur ambition de rapprocher les deux clubs locaux, Alain Chazal a répondu qu’il continuera­it à être à leurs côtés.

Au début des années 90, quand des coureurs tels qu’Eric Caritoux, Arturas Kasputis ou Jean-François Bernard disputaien­t le Tour de France dans une équipe portant son nom, le mécénat sportif était un moyen d’asseoir la notoriété de l’entreprise Chazal. De son soutien aux équipes locales, Alain Chazal sait qu’il ne faut pas attendre les mêmes retombées, mais un sondage auprès de ses collaborat­eurs l’a convaincu que cet engagement fait partie de l’ADN de l’entreprise. La législatio­n l’y encourage à travers un abattement fiscal de 60 % des sommes versées aux associatio­ns reconnues d’utilité publique. Mais l’entreprise a atteint la limite de 5‰ du chiffre d’affaires fixée par le législateu­r. « On ne va pas arrêter ce qu’on fait, mais on doit se calmer », confie Alain Chazal.

Le chef d’entreprise partage avec les sportifs le goût de la compétitio­n. « Dans notre secteur d’activité, nous sommes parmi les entreprise­s les plus productive­s. C’est ce qui a fait ma force ». Les chiffres sont éloquents : alors que le chiffre d’affaires moyen est de 245 000 € par salarié et par an, il se situe chez Chazal entre 350 000 et 400 000 euros. Sa recette ? « Depuis toujours, on s’est penché sur la façon de mieux organiser le travail », dit-il, convaincu aussi que le rôle du manager est aussi de dire à ses équipes : « Economisez­vous ! »

Alain Chazal reste président de la SAS Chazal mais c’est désormais David Burgy qui veille au quotidien au bon fonctionne­ment de l’entreprise. La branche distributi­on emploie 200 personnes. La maison Chazal, ce sont aussi des participat­ions dans quatre sites de production. L’année 2016 s’est terminée avec un chiffre d’affaires en progressio­n de 6,5 %.

Brice Sarandao, déjà à la tête de l’équipe la saison dernière, veut capitalise­r sur cette expérience : « On a très souvent perdu contre des petites équipes alors que nous résistions face aux grosses écuries, il y a un problème de sérieux et de concentrat­ion à corriger. Mon discours cette année c’est que chaque match doit être abordé comme une finale ».

Pour diriger le groupe, Brice Sarandao aura cette année à ses côtés David Préciat qui avait, il y a trois saisons, mené les jeunes de l’US Dole à la victoire dans le championna­t national zone nord-est. « Sa venue renforce notre assise locale », se félicite Mathieu Marcelli. Ancien joueur de fédérale 2 à Maisons-Laffitte, David Préciat avait l’an dernier éprouvé le besoin de marquer une année de répit mais était resté attentif aux prestation­s des équipes locales : « Karim Chahid a réalisé un très bon travail ; on ne part pas de zéro. Et le projet sportif est intéressan­t », juge-t-il.

Le nouveau technicien Grand-Dolois est originaire de Bourgogne, comme Brice Sarandao qu’il connaissai­t par ailleurs, ce qui rendra le travail conjoint d’autant plus facile.

Le duo d’entraineur­s pense avoir construit une équipe capable de se qualifier pour les phases finales de fédérale 3 en fin de saison. Mais avant de se projeter en fin de saison, ils restent focalisés sur le prochain match : « Nous sommes adeptes de la méthode Guy Roux ! Il encore trop tôt pour réellement juger le niveau de l’équipe, la priorité c’est l’intégratio­n des dix nouvelles recrues », expliquent-ils.

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