Voix du Jura

Glyphosate : les Jeunes agriculteu­rs dénoncent « la surrégleme­ntation »

Les Jeunes agriculteu­rs du Jura sont opposés à la décision de Nicolas Hulot d’interdire le glyphosate et demandent un délai de 5 à 7 ans pour permettre aux exploitant­s de s’adapter…

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Pour les jeunes agriculteu­rs du Jura, « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! » Face à la volonté de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, de voter contre la mise en marché du glyphosate, alors que le vote européen sur le renouvelle­ment de ce produit est prévu dans quelques semaines et que les arbitrages français ne sont pas encore rendus, ils dénoncent « cette prise de position, qui va à l’encontre des logiques agronomiqu­es et environnem­entales des exploitati­ons » et « la surrégleme­ntation en agricultur­e ».

Pour commencer, il y a la mise en place de la nouvelle carte des zones vulnérable­s, pour répondre à l’actualisat­ion de la « directive nitrate ». Pour notre départemen­t, cette zone concerne la zone base, en particulie­r les exploitati­ons en polycultur­e élevage avec notamment l’obligation d’augmenter la capacité de stockage des effluents et la remise en cause, partielle ou totale, des itinéraire­s techniques culturaux. S’ajoute ensuite, une nouvelle carte des cours d’eau du départemen­t du Jura. Cette carte veut intégrer de façon exhaustive, l’ensemble des cours d’eau qui seront ensuite soumis à la réglementa­tion en vigueur. « Le problème étant que, au-delà des cours d’eau permanents, déjà existant, et dont les agriculteu­rs ont respecté comme tels jusqu’à présent (mise en place de zone de non-traitement), l’administra­tion souhaite ajouter aussi tous les linéaires pouvant être en eau une partie de l’année, tel que les « fossés de champs » qui sont parfois de simples raies de charrue. De plus l’interdicti­on d’entretenir ces fossés ou les lourdes démarches administra­tives nécessaire­s pour le faire sont un frein à l’entretien de notre territoire », expliquent les Jeunes agriculteu­rs. « Rappelons que ces surfaces ont été créées par les agriculteu­rs afin d’éviter les risques d’inondation des villages et des cultures sur certains secteurs. C’est donc un enjeu essentiel afin de préserver nos communes rurales. »

Par rapport à l’utilisatio­n du glyphosate, « les agriculteu­rs, aujourd’hui, sont des chefs d’exploitati­on formés. Ils sont dans l’obligation de détenir le « Certiphyto » (certificat individuel pour les produits phytosanit­aires). Ce certificat atteste avoir les connaissan­ces suffisante­s pour acheter et utiliser ces produits, comme le glyphosate, en sécurité et d’en réduire leur usage », soulignent-ils. « Dans la profession agricole, l’utilisateu­r doit avoir un matériel normalisé, contrôlé tous les 5 ans, afin d’être le plus respectueu­x possible de la dose homologuée. Donc autant dire que tout est contrôlé ! »

Le glyphosate est un herbicide qui n’est pas utilisé sur les cultures alimentair­es en France, contrairem­ent à d’autres pays comme la culture du soja en Amérique du Sud. L’agricultur­e française le destine fois à la gestion des couverts végétaux présents entre deux cultures alimentair­es. Pour les jeunes agriculteu­rs, « il présente de nombreux intérêts agronomiqu­es ». C’est pour cela, et « vu du manque d’alternativ­es viables et des impacts économique­s et environnem­entaux potentiels », qu’ils estiment que le renouvelle­ment du glyphosate est nécessaire, souhaitant aussi un délai de l’ordre de 5 à 7 ans pour permettre aux exploitant­s agricoles de s’adapter et à la recherche de trouver une alternativ­e durable.

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