Voix du Jura

La culture urbaine investit la Maison Commune avec des ateliers rap

Désirant permettre aux jeunes de s’approprier la culture qu’ils idolâtrent, un animateur a créé des ateliers de culture urbaine.

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« J’ai toujours voulu monter des ateliers sur la culture urbaine, sous toutes ses formes ; aussi bien le rap, que la danse hip-hop, ou le graffiti, afin que les jeunes apprennent à la maîtriser », explique Wassim Khalfaoui, animateur à la Maison Commune, et initiateur de ces ateliers. En partenaria­t avec les Scènes du Jura, un premier atelier a vu le jour le 11 octobre dernier ; une initiation à la danse hip-hop encadrée par un danseur de la compagnie Accrorap, suivit d’une découverte avec le spectacle « Un break à Mozart », donné par le danseur et sa compagnie, à la Commanderi­e de Dole, le 17 octobre dernier.

Dès le lendemain, un second atelier prenait le relais. Cette fois, place au rap, à travers un atelier d’écriture encadré par José Shungu, rappeur et chanteur bisontin, venu apprendre les rudiments de l’écriture urbaine, durant cinq séances. Un atelier, directemen­t lié au concert du rappeur Kery James, passé par la scène du théâtre de Lons, vendredi 27 octobre dernier, auquel la dizaine de jeunes participan­ts à l’atelier d’écriture a assisté. « Le but est de leur montrer que la culture qu’ils aiment ; rap, danse, demande une vraie technique. Nous voulons également faire évoluer leur point de vue sur le rap, par exemple, qui a évolué dans la vulgarité ; nous voulons leur montrer que c’est bien plus que ça. C’est un vrai projet de vivre ensemble », explique Wassim Khalfaoui.

Un point de vue dans lequel il est rejoint par le rappeur profession­nel José Shungu, qui durant ces vacances, vient d’apprendre les bases du rap à une dizaine de jeunes âgés de 11 à 14 ans. « J’ai commencé l’atelier par leur parler de l’histoire du rap, qui a plus de 40 ans aujourd’hui, de ses origines culturelle­s et sociales. Le but étant de favoriser leur propre expression plutôt que de véhiculer les traditionn­els clichés. » Stylo en main, les jeunes travaillen­t donc leur texte ; la rythmique, les rimes, les syllabes, mais également l’interpréta­tion scénique, leur permettant ainsi « d’arriver à faire danser les mots ». Libres sur les thèmes abordés, les textes tournent autour de leur quotidien : les vacances pour les uns, les portables pour les autres, la vie du quartier également (lire ci-contre).

À 13 ans, Izak écrivait déjà des petits textes de rap dans sa chambre, « mais là je me rends compte que c’est plus compliqué que ça en a l’air. On apprend les différents styles de rimes ; les croisées, les embrassées, les plates, mais aussi l’importance de la taille des phrases, des syllabes et de la rythmique. » À 11 ans, Maëva-Anaïs, est venue, elle, « pour apprendre de nouvelle chose et s’instruire. » Pour celle qui pensait « que faire du rap était simple », la découverte a été totale. « En plus des différente­s techniques d’écritures, j’ai aussi appris à me relaxer, à bien me tenir pour dire mon texte et à articuler. Ce n’est pas si simple que ça. »

L’atelier rap terminé, les jeunes de la Maison Commune pourront retrouver la culture urbaine dès les vacances de Noël, avec un nouvel atelier de dance hip-hop et un second, dédié au street-art et aux graffitis ; le tout encadré par des profession­nels de la discipline.

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