■VINCENT Les Amis des Moulins plaident pour que l’eau alimente leurs installations
L’association Les Amis des moulins du Jura a tenu son assemblée générale, présidée par Albert Higounenc, samedi 21 octobre à la salle des fêtes.
Forte de près de soixantequinze membres, pour la plupart propriétaires d’un moulin, l’association Les Amis des moulins du Jura a pour objectif de répertorier tous les moulins ou usines actionnés par les cours d’eau du Jura. Dans ce but, elle explore chaque mois, sur le terrain, une portion de rivière.
Aujourd’hui, deux problèmes préoccupent les membres. Le droit de l’eau d’abord, qu’il soit fondé en titre ou réglementé, concerne l’utilisation de la force hydraulique, c’est-à-dire la dérivation de l’eau et son utilisation pour faire fonctionner un moteur hydraulique. Prouver qu’un moulin est fondé en titre est à la charge de son propriétaire, ce qui peut s’avérer difficile du fait du dispersement des archives et des modifications de propriété.
L’autre souci, c’est une prescription environnementale, liée à la biodiversité tendant à vouloir rétablir la continuité écologique, en supprimant les ouvrages, c’est-à-dire les seuils. C’est alors priver d’eau nombre d’ouvrages produisant une énergie renouvelable durable. À titre d’exemple, Jérôme Martin, propriétaire du Moulin du Haut de Villevieux, est venu expliquer quelles seraient les conséquences de la répartition des eaux entre Seille et Seillette prévue par une étude en renaturation éventuelle du lit de la Seille. En effet, celle-ci, de type karstique, révèle de nombreux assecs du côté de Bletterans, dès l’aval de Ruffey. Depuis 2009, il existe déjà une échancrure créée dans le seuil de la Planche de Juhans avant la prise d’eau du canal de la Molette. Les aménagements envisagés pour garantir un niveau d’eau intéressant de la Seille produiraient une baisse significative de la Seillette, avec à terme l’arrêt des quelques moulins répartis sur son parcours ou en cours de réhabilitation pour un usage hydraulique. Des intérêts environnementaux sont donc ici en contradiction : protection d’une faune halieutique en augmentant sensiblement l’attractivité du milieu et production d’énergie renouvelable.
L’après-midi, en conclusion de l’assemblée générale, les Amis des Moulins du Jura se sont rendus à Villevieux pour sinon trouver une solution, du moins apporter de l’eau au moulin de leurs inquiétudes.