Voix du Jura

ARBOIS. Pégase vous donnera des ailes

La sculpture monumental­e (4, 30 mètres de haut) de Dominique Chanteloub­e vient d’être achevée après 6 mois de travail. Un « beau bébé » puisant ses racines dans la mythologie grecque, et pouvant voler vers les manifestat­ions qui le désirent.

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Dominique Chanteloub­e est un peintre réputé, à tel point qu’on l’appelle le « peintre d’Arbois ». Mais là ne s’arrête pas son sens artistique, c’est aussi un sculpteur de métaux. Il a déjà confection­né plusieurs oeuvres (en vente) telles que « Lucie » (en cuivre) évoquant la première femme de l’humanité, un coq en cuivre, etc. Aujourd’hui, il se dirige du côté de la mythologie grecque, dont il admire la façon de raconter l’imaginaire à travers ses légendes (Hercule, Ulysse, Pégase, etc.).

C’est justement Pégase qui l’a interpellé, cette créature mythologiq­ue très importante dans l’antiquité, qui allie les qualités du cheval (force, impétuosit­é, fougue), et de l’oiseau (légèreté, rapidité, envolée vers le divin). Créature qui se laisse dompter uniquement par Zeus, qui le charge d’apporter les éclairs et le tonnerre sur l’Olympe. Ayant pour père Poséidon, Pégase naît avec son frère Chrysaor du sang de la Gorgone Méduse, lorsqu’elle est décapitée par le héros Persée. En artiste infatigabl­e et insatiable, Dominique Chanteloub­e a décidé de construire Pégase en fabriquant un monumental cheval ailé… mais cette fois en tôle, de 3 et 5 mm d’épaisseur pour le corps, et 2 mm pour les ailes. Le Pégase arboisien affiche de belles mensuratio­ns (une hauteur de 4,30 m, et une envergure de 2,5 m). Envergure toutefois limitée pour pouvoir éventuelle­ment transporte­r ce monstre. Évidemment, l’atelier de l’artiste s’est transposé à l’extérieur de sa maison.

Pour parer à toute éventualit­é, il a d’ailleurs muni son Pégase d’une mise à la terre, pour écouler les fluides dus aux orages. Debout sur ses pattes arrière, ailes écartées, le fier destrier survole un socle qui représente le sol grec du Mont Olympe, avec ses maisons aux toits caractéris­tiques. Dominique Chanteloub­e fabrique ses pièces sur l’enclume, manie marteau, burin, cisaille avec dextérité. Ses pièces sont soudées après avoir été taillées à la forge et au marteau. Pégase sera sablé pour l’uniformise­r puis vernis, et présenté ainsi en gardant son aspect « rouille ». Une fois terminé (voire équipé provisoire­ment de 4 roues pour un déplacemen­t éventuel), il sera parqué sur le petit jeu de boules attenant à la maison, ou chacun pourra l’admirer s’il le souhaite. Il pourra aussi être exposé à la demande dans d’autres lieux. L’artiste a commencé son travail de titan le 2 avril de cette année et pense la terminer fin octobre. En même temps qu’il commençait sa constructi­on, l’artiste s’est laissé pousser la barbe, barbe fournie du style légionnair­e, qu’il arbore fièrement. Et qui vient de disparaîtr­e tandis que Pégase est prêt à voler vers l’Olympe.

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