Voix du Jura

Assainisse­ment : « Un très gros chantier à Faramand » pour deux cents habitants

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200 m3 de détritus ont déjà été extraits du canal, qui sert depuis des décennies d’égout.

Il en a coulé de l’eau sous les ponts dans le canal de Faramand. Et encore plus depuis son dernier entretien ! Le ruisseau de Pupillin, qui se jette dans la Cuisance à hauteur du restaurant « Le Bistronome » sert pourtant depuis toujours de « tout à l’égout » pour environ 10 % de la population arboisienn­e. Pour Bernard Amiens, maire d’Arbois et son conseil municipal, il était grand temps de curer le malheureux canal presque obstrué par des dépôts de sable et de limon. Plus original, les employés de la société ETCTP (Beaurepair­e-enBresse) y ont trouvé un petit inventaire à la Prévert : « poterie, tournevis, ferraille… et près de cent paires de chaussures ».

Un inventaire reflétant la vie industrieu­se de ce quartier populaire à travers les siècles, car les déchets partaient naguère à l’eau. La mission délicate des deux employés s’apparente d’ailleurs quelque peu à une mission archéologi­que, car il leur a fallu ramper dans ce boyau étroit et long de 60 mètres pour y positionne­r une drague. Drague placée au bout de deux filins d’acier permettant par va-et-vient successifs de ramener à l’air libre une quantité impression­nante de déchets. « Près de 200 m3 ont déjà été sortis en environ 2 mois » a précisé l’entreprise spécialisé­e le vendredi 27 octobre. Les travaux devraient durer encore environ une quinzaine, raison pour laquelle la place de Faramand est à moitié interdite à la circulatio­n jusqu’à la fin du chantier. Mais le chantier sera loin d’être terminé, puisqu’il faudra installer des buses en direction de la station d’épuration. Restera ensuite à chaque ménage à raccorder leur domicile à ce « tout à l’égout ».

Une obligation légale incombant à tout en chacun, à réaliser dans un délai de deux ans maximum. Les Arboisiens n’auront alors plus à rougir de transforme­r la Cuisance, rivière à fort potentiel halieutiqu­e en égout. Quant à la ville d’Arbois, elle aura « battu le fer tant qu’il est chaud », comme le précise Bernard Amiens. « Nous avons décidé d’accélérer l’exécution de notre programme d’améliorati­on du réseau d’assainisse­ment, du fait du probable transfert de compétence à la nouvelle communauté de communes ». Après ce transfert, Arbois ne pourra en effet plus entreprend­re de gros travaux comme ceux de Faramand (qui représente­nt un budget d’environ 350 000 €). Ceci grâce aux taxes d’assainisse­ment (payées par tous) et aux finances municipale­s sainement gérées. Malgré la durée et le coût de ces travaux, il en va de la « salubrité publique », et de la survie d’une rivière de plus en plus asséchée, même en dehors des étiages estivaux.

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