Les Haut-Jurassiens plus que jamais mobilisés pour défendre leur hôpital
Lundi 30 octobre 500 personnes se sont rassemblées dans la cour de l’hôpital pour demander à l’ARS de réviser sa copie.
« Vous trouvez cela normal que l’on apprenne par la télé que la maternité de Saint-Claude devrait fermer à partir du mois de mars 2018 ? » confiait les larmes aux yeux une sage-femme présente lundi 30 octobre dans la cour de l’hôpital, alors qu’une réunion de présentation du plan de l’Agence Régionale de la Santé devait avoir lieu avec l’intersyndicale en fin de matinée.
Ce plan annoncé par voie de presse vendredi soir prévoit en effet pour le centre hospitalier de Saint-Claude, le maintien du service des urgences ainsi que le centre lourd de dialyse. Au niveau de la chirurgie, seule une activité ambulatoire serait maintenue. Par ailleurs, un centre périnatal de proximité et des consultations de pédiatrie prendraient le relais de la maternité ; tandis qu’un dispositif d’astreintes de sages-femmes permettrait de sécuriser les transports des femmes enceintes pour leur accouchement dans la maternité de leur choix, en cas de transports urgents. Enfin, des chimiothérapies pourraient être pratiquées sur place, et une autorisation pour l’implantation d’une IRM serait accordée par l’ARS.
« Nous manquons déjà de médecins ! Qui va assurer ces nouveaux services ? ». Quant aux sages-femmes elles témoignaient de leur inquiétude « Notre maternité est au-dessus du seuil minimum de niveau 1 qui prévoient au moins 300 accouchements, alors que nous en avons réalisé 350 en 2016. Pourquoi mettre en place un dispositif d’astreintes ? Comment aura lieu la prise en charge ? Comment gérer une délivrance hémorragique lors d’un transfert en ambulance ? Pourquoi prendre le risque de transporter les parturientes alors que nous avons une maternité qui fonctionne très bien et où les mamans sont cocoonées ? Ici nous pratiquons l’hypnose, la rééducation du périnée, l’acupuncture… Que les dames sachent que le service tourne toujours. Tout cela n’est qu’une feuille de route, rien n’est encore définitif », ajoutaient les professionnelles parmi lesquelles une future maman qui doit justement accoucher de son troisième enfant le 11 mars prochain.
Lundi matin, 500 personnes (élus locaux dont le maire représenté, membres du personnel, habitants, sympathisants…) se sont rassemblées dans la cour de l’hôpital pour témoigner de leur soutien au personnel et refuser de voir disparaître la maternité dans une zone de montagne, en s’appuyant sur la loi du même nom, selon laquelle doivent être garantis : un accès par voie terrestre à un service de réanimation et à une maternité dans un temps de transport qui ne met pas en cause la sécurité du patient.
« Cette décision que nous redoutions n’est pas acceptable. Elle est issue d’une politique purement comptable, de gens qui derrière leurs bureaux parisiens nous condamnent à mourir. Vous êtes des ’bourreaucrates’ », dénonçait l’un des représentants syndicaux, avant de dénoncer les changements de situation aussi radicaux que brutaux. « Il y a seulement trois mois, notre dialyse n’était pas sécurisée, nous mettions en danger nos patients dialysés. Par miracle, aujourd’hui, elle redevient aux normes ! Cela prouve bien que les décisions peuvent encore évoluer pour la maternité et pour la chirurgie. Nous devons rester mobilisés ! ». En fin de matinée, et en signe de protestation de nombreuses personnes présentes ont déposé leur carte d’électeur.