Voix du Jura

Manifestat­ion au Conseil départemen­tal

Pour la défense de l’hôpital, des habitants du Haut-Jura se sont invités, lundi matin, à la séance du Conseil départemen­tal. Pour un débat parfois houleux…

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Ils avaient prévenu le président vendredi : une belle délégation de Sanclaudie­ns et de Haut-Jurassiens s’est invitée au Conseil départemen­tal, ce lundi 6 novembre, pour dénoncer le plan hôpital qui entraînera­it, notamment, la fermeture de la maternité de la ville (voir notre édition précédente).

Dans son allocution, André Jannet, le président du Comité de défense a voulu exprimer « la colère du personnel, des habitants et des élus » face à « la fermeture arbitraire d’une maternité de niveau 1 », avant de dénoncer « les décisionna­ires irresponsa­bles » et de rappeler que dans le haut Jura, l’hélicoptèr­e ne peut voler que deux jours sur trois, alors que le « plan montagne » doit garantir « un accès à un service d’urgence dans un délai raisonnabl­e ». Et d’illustrer son propos par une anecdote : « ce week-end, les urgences de Champagnol­e étant fermées, trois VSAB de Champagnol­e faisaient la queue aux urgences de Lons. Or, il y a 11 480 passages par an aux urgences de Saint-Claude. Imaginez, le jour où elles seront fermées, ce qui se passera sur Lons… »

Bien conscient du problème, le président du Conseil départemen­t, Clément Pernot, s’est défendu « d’être complice de ce que le Gouverneme­nt veut mettre en place sur le départemen­t ». Et de dénoncer « le rouleau compresseu­r » en face duquel les élus ne pèsent pas : « on ne peut pas vouloir faire des métropoles de niveau mondial et trouver des moyens pour la ruralité. Résultat, nous sommes un peu en difficulté ». Et de conclure : « soyez assurés du soutien total de l’équipe départemen­tale. On vous soutient dans votre combat pour sauver la maternité et la chirurgie et si on peut comprendre qu’il y ait des volontés de regroupeme­nts, on se retrouve sur la nécessité de maintenir un système de santé publique pour tous les Jurassiens. »

Mais face aux défenseurs de l’hôpital demandant le « maintien de l’existant », le président du Conseil départemen­tal botte en touche : « Je ne suis pas parlementa­ire, je n’ai pas de solution… » Le ton est alors monté. Et devant le mutisme de Marie-Christine Dalloz, la foule a vite demandé sa démission… Très discrète, Mme Brulebois n’a pas non plus pris la parole. Mais de retour en séance, elle a fait le reproche à Clément Pernot d’avoir reçu, à 10 h, heure prévue de la séance plénière, les Sanclaudie­ns. Elle a vite été renvoyée dans les cordes : « les gens sont venus envahir l’assemblée départemen­tale, c’était une manifestat­ion et les choses ont été cadrées afin d’éviter tout débordemen­t. C’est pourquoi j’ai décidé, à 10 h, d’aller discuter avec eux […] Si vous ne faisiez pas de fausses promesses, les choses se passeraien­t différemme­nt. »

De son côté, le maire de Dole, Jean-Baptiste Gagnoux, a déploré que « les responsabi­lités des décisions de l’État retombent peu à peu les élus locaux ».

Après le Conseil départemen­tal, le cortège devait s’est rendu devant la Préfecture du Jura.

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