Voix du Jura

BOXE « Celui qui gagne pourra viser un titre dans une fédération majeure »

Ce samedi 18 novembre à la Commanderi­e, le boxeur dolois Bilel Latrèche affronte le finlandais Janne Forsmann.

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Bilel Latrèche a laissé entendre que ce serait son dernier combat à Dole. Ce samedi, il sera avec Janne Forsmann, champion de Finlande 2012, la tête d’affiche du gala organisé par le club de Vesoul à la Commanderi­e. L’ex-membre de l’équipe de France de boxe nous a reçus à Besançon, où il a établi son camp d’entraîneme­nt en vue de ce match au cours duquel il voudra, au moins symbolique­ment, effacer la défaite par KO que l’Ukrainien Roman Shkarupa lui avait infligée en mars 2015.

Le public assistera à trois combats profession­nels, dont deux avec des boxeurs francscomt­ois. Le second sera Antoine Villedieu de Vesoul, ex-champion du monde de MMA. C’est notre McGregor… Il a disputé et gagné son premier combat de boxe profession­nel le mois dernier. Le 3e combat peut être pour Nicolas Salsi, qui est de Grenoble, un tremplin en vue d’une participat­ion au Tournoi de France ou à la coupe de la Ligue. Tous deux seront opposés à des adversaire­s tchèques.

Alors qu’on avait annoncé cinq combats amateurs, il devrait y en avoir sept, dont trois qui comptent pour la demi-finale du championna­t de FrancheCom­té. Il y aura un combat de boxe féminine et trois autres combats avec des adversaire­s de Bourgogne - Franche-Comté dont certains viennent pour préparer la finale du championna­t de Franche-Comté.

Oui, mais pas l’enjeu que j’espérais. J’aurais dû combattre pour un titre internatio­nal ou interconti­nental d’une fédération majeure, WBA ou WBC, contre Janne Forsmann ou un autre boxeur. Mon agent a commis une erreur de délai, ce qui a permis à un autre boxeur de bloquer le titre. Il est prévu que ça se fasse, mais ça sera dans une autre ville et pas avant fin février ou mars.

Il y a quand même un titre en jeu, mais dans une fédération mineure, la ceinture internatio­nale mi- lourds WBF en douze rounds de 3 minutes. On est deux champions, lui de Finlande et de la Baltique, moi deux fois champion de France et d’Europe IBF. Pour l’un comme pour l’autre, ce titre WBF est un titre honorifiqu­e, mais il donnera du crédit pour être challenger sur un titre d’une fédération majeure dans le courant 2018. Le perdant risque de se retrouver relégué au niveau national. C’est clair que si je perds, ça peut marquer un coup d’arrêt. Je viens d’avoir 31 ans. À l’entraîneme­nt, j’ai de bonnes sensations. Ces dernières semaines, j’ai quitté Dijon pour Besançon où j’ai organisé un camp d’entraîneme­nt afin de travailler matin et soir, de façon à être au top.

Je suis revenu à mon meilleur niveau. Dans les semaines qui avaient précédé mon combat à Dole en 2015, j’avais eu beaucoup de soucis extra-sportifs et personnels

Je savais en montant sur le ring que j’allais perdre. Depuis 2015, j’ai disputé six combats qui se sont soldés par six victoires dont le titre IBF Europe l’an dernier.

Forsmann a 34 ans, 30 combats, 22 victoires dont 16 par KO. Sur huit défaites, il en a subi deux contre des challenger­s mondiaux. Il est en fin de carrière mais il a été un très bon boxeur. Les Finlandais, comme les Irlandais, sont des boxeurs offensifs, des mecs vaillants, qui n’ont pas peur des coups. D’habitude, ma force, c’est plutôt la défense. À moi de déjouer ses attaques.

Non, je suis revenu à l’AGM Vesoul. J’ai voulu repartir avec Alain Pahon qui avait été mon premier entraîneur quand j’étais passé profession­nel, et Francis Laurent son adjoint. J’ai constitué une petite équipe avec aussi un préparateu­r physique, un kiné et bien sûr un agent fédéral.

J’avais reçu une grosse propositio­n d’un entraîneur réputé, mais ça signifiait que je quittais la région. J’ai préféré un grand chez moi ici qu’un petit chez les autres où j’aurais été aspiré dans le boxing système. Je marche à l’affectif. Alain Pahon n’est pas du même acabit que Marcel Giordanell­a, qui a formé des champions du monde, mais je sais que je peux lui faire entière confiance. Quand j’arrêterai ma carrière, ce qui va me rester, ce sont les relations que j’aurai nouées !

J’accompagne Gérard Chabert, président de la ligue de Franche-Comté, et Alain Pahon, pour l’organisati­on. Je donne mon avis pour ne pas laisser les mains libres à des gens dont le but serait de placer leurs boxeurs ou d’agir dans l’intérêt de leur club et qui ne joueraient pas le jeu par rapport à nous.

Je n’exerce plus mon activité de prévention de la violence, thérapie de vie sociale, coordinati­on des équipes éducatives… en libéral qu’à l’extérieur de Dole. Quand j’interviens sur Dole, je ne veux pas en faire trop, pour ne pas être réduit au statut du champion qui accomplit une mission. Le champion, c’est l’accroche, mais je suis d’abord un profession­nel, avec des compétence­s qui vient pour soigner des maux, apaiser des souffrance­s et aider des gens à réussir.

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