Dieu n’est pas mort
Un film récent ose poser la question qui interroge tout le monde.
Le film Dieu n’est pas mort n’est certainement pas un chefd’oeuvre, mais il donne l’occasion de se pencher sur un thème que le religieusement correct tient régulièrement à distance. Dans une université états-unienne, un professeur de philosophie demande à ses élèves de déclarer la mort de Dieu en écrivant sur une feuille de papier cette simple phrase, qui sonne comme une sentence définitive : « Dieu est mort ». Tous les étudiants présents acquiescent sans coup férir à l’injonction de leur professeur, sauf un qui, lui, croit que Dieu est toujours vivant. Fureur du professeur qui demande au jeune réfractaire de prouver devant la classe, en trois fois vingt minutes, que l’existence de Dieu est démontrable, qu’elle est autre chose qu’une hypothèse farfelue. On se prend à rêver qu’un tel défi ne soit pas davantage proposé, que ce soit dans les facultés au titre de la recherche philosophique, ou même dans les paroisses au titre de la raison comme soutien de la foi. La question de Dieu demeure LA question, aujourd’hui autant qu’hier. Et s’il n’est pas possible de prouver l’existence de Dieu, vouloir prouver sa non-existence relève de la même gageure. Cela étant dit, nombreux sont les arguments qui attestent la recevabilité de la question. Éliminons d’emblée la question des preuves, inopportune parce que ces dernières constituent des atteintes à la foi. En effet, si l’on avait des preuves, sûres et vérifiables, il n’y aurait plus de foi. Quand on sait, on ne croit plus… Reste la question cruciale. À plusieurs reprises, Jésus affirme qu’il est Dieu, ce que théologise le Symbole de Nicée-Constantinople. Il y a aussi et surtout le témoignage des apôtres et des disciples, lesquels étaient des témoins dont on ne saurait mettre en doute le témoignage sans une sérieuse vérification. Comme le disait le lazariste Guillaume Pouget, « la tradition, c’est le témoignage de ceux qui ont vécu avec le Christ : il faudrait me prouver que ce sont des sots. L’histoire de Tacite, qui me la garantit ? Ici, il y avait des faits extraordinaires qui avaient frappé ces hommes et leur donnaient courage. » Il faut enfin tenir compte de la révolution copernicienne opérée par le christianisme : « Ce qui distingue le Dieu de la Tradition judéo-chrétienne, affirmait André Malraux, c’est qu’il est sorti de son silence, par la révélation, alors que les idoles sont toujours muettes. » Le Dieu chrétien a parlé… et a été écouté.