Une centaine d’agents de la ville, d’ECLA et du CCAS en grève
Mardi 28 novembre, ils étaient plus d’une centaine à manifester devant la mairie contre une augmentation de leur temps de travail.
Malgré une pluie soutenue durant toute la journée de mardi 28 novembre, ils étaient environs 150 agents de la ville de Lonsle-Saunier, d’ECLA et du Centre communal d’action sociale (CCAS) à tenir le pavé devant la mairie de la ville préfecture, dès 10 h du matin, bloquant ainsi la circulation de l’avenue du 44e Régiment d’Infanterie. Un rassemblement qui s’est quelque peu étiolé au fil de la journée ; à midi, on ne comptait plus qu’une cinquantaine de manifestants.
Les agents municipaux de la ville et de l’agglomération, travaillant dans les différentes structures de la commune, étaient donc présents pour « manifester un ras-le-bol général face à la gestion du personnel et au manque de reconnaissance et de considération de la part de la mairie », selon les trois principaux représentants syndicaux, Fabienne Géry, pour la SNEA UNSA, représentant le personnel d’ECLA, Sylvie Montandon, pour la CGT, représentant les agents de la ville de Lons, et Jean-Claude Limat, pour la CFDT, représentant les services techniques de la ville.
Mais ce qui faisait se réunir l’ensemble de ces syndicats ce jour-là résidait surtout dans la restructuration future de leurs horaires de travail. En effet, le 5 octobre dernier, « le maire nous a annoncé un changement à venir de nos horaires de travail, sans qu’il n’y ait de compensation. » Une évolution au sein de la ville et d’ECLA sur laquelle le maire, Jacques Pélissard, s’est exprimé lundi 20 novembre dernier, en conseil municipal. « Cette évolution du temps de travail est en lien avec la fusion d’ECLA et de Val de Sorne, et au fait que l’on revienne à ce qui se fait dans le cadre de la loi Aubry sur le nombre d’heures. Nous allons désormais l’appliquer ; avant, les agents municipaux bénéficiaient d’avantages, ce que nous ne pouvons plus nous permettre. »
En clair, fini les 1 533 heures annuelles, et place aux 1 607 heures pour tous les agents ; soit une hausse d’environs 1 h 40 par semaine. « Sauf que nous, nous sommes toujours aux 35 heures des lois de 83/84, qui n’ont pas été abrogées, et qui nous offre un acquis de 7 jours de congés payés supplémentaires », rétorquent les représentants syndicaux, et d’ajouter, « on nous parle d’un changement de nos horaires au 1er janvier 2018, sans nous avoir expliqué comment sera aménagé notre nouveau temps de travail. Nous sommes conscients qu’il y a des efforts à faire, nous voulons d’ailleurs bien travailler plus, mais il n’y a aujourd’hui, aucune prise en compte des avantages que l’on avait acquis ; on espère au moins un geste de la mairie. »
Plus largement, ce que demandait l’ensemble des agents des trois structures présentes ce mardi, « c’est un délai de réflexion et de dialogue social. Nous ne sommes pas contre cette évolution du temps de travail, mais nous sommes opposés à un passage en force de la part de la mairie, surtout sans compensation financière. » Une demande de temps que les syndicats ont d’ailleurs justifié dans un tract en date du 17 novembre dernier : « On nous présente rapports et circulaires censés justifier les atteintes aux acquis des agents. La circulaire de Mme la Ministre Girardin, stipule que [l’examen du projet] « ne pourra être conduit que dans le cadre d’un dialogue approfondi avec les représentants des personnels ». Or en l’état, aucune condition n’est réunie : ni le temps, ni l’espace ni la documentation utile à la réflexion et à la négociation. »
Afin de gagner du temps dans les négociations, les représentants syndicaux ont donc trouvé la parade. « Nous allons boycotter le comité technique paritaire auquel on nous a demandé de participer pour entériner cette modification du temps de travail ; nous permettant ainsi d’avoir plus de temps pour les discussions. Nous ne savons même pas ce qu’il en est réellement ; nous ne pouvons pas signer un chèque en blanc. »
Alors que la mobilisation devait durer jusqu’à 17 h devant l’hôtel de ville, éreintés par la pluie, les manifestants ont levé le piquet de grève en milieux d’après-midi.