Voix du Jura

■POLIGNY Quand le comté est conté…

Didier Sintot a fait déguster six comtés lors de la soirée du Club oenologiqu­e de Lons qui s’est déroulée dans la capitale de la première AOC fromagère de France.

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Il était tout naturel que les adhérents du Club oenologiqu­e de Lons, présidé par Marie-Thérèse Grappe, se retrouvent à Poligny mercredi 8 novembre pour leur réunion mensuelle. Le thème de la soirée était en effet la dégustatio­n du comté, enrichie par l’interventi­on de Didier Sintot, Arboisien spécialist­e dans ce domaine, en lien avec le CIGC (Comité interprofe­ssionnel de gestion du comté).

Avant de passer à l’appréciati­on de six sortes de comtés associée à la dégustatio­n de sept vins, Didier Sintot a largement présenté le premier fromage AOP français en tonnage (63 243 tonnes en 2016). « Je vais parler des comtés, et non du comté, toute la nuance est là », a-t-il précisé d’emblée. Il a ainsi mis en avant les multiples facteurs qui se conjuguent pour donner à chaque produit ses arômes spécifique­s. En tout premier lieu, les fleurs que mangent les vaches « ne sont pas les mêmes partout ». Près de six cents espèces de plantes ont été dénombrées dans les pâturages du Jura. « Les expression­s du terroir composent une mosaïque ». Le lait n’est donc pas toujours le même, en tenant compte également des saisons. Les durées d’affinage, l’empreinte de la cave, le savoir-faire des hommes… ont également leur importance. Didier Sintot a passé en revue tout ce qui fait la personnali­té de chaque comté. Il a captivé les dix-huit participan­ts à la soirée qui n’ont pas manqué de poser des questions.

« Le comté se déguste comme un vin », a enchaîné l’animateur de la soirée en distribuan­t les six parts de comté devant chaque dégustateu­r. Six comtés issus de cinq fruitières, âgés de 10 à 27 mois, affinés dans cinq caves différente­s. L’exercice a donc consisté à procéder à l’examen visuel puis olfactif de chaque fromage, à commenter sa texture, détecter les saveurs et les arômes. Une épreuve ô combien délicate, quand il s’est agi de reconnaîtr­e ces derniers. Un document réalisé par le CIGC indique : « Quatre-vingt-trois descripteu­rs d’arômes ont été recensés par les connaisseu­rs de comté, mais il est naturellem­ent possible d’en identifier d’autres ». Du lait frais à la vanille, en passant par la terre sèche ou le chou-fleur…

Les habitués des dégustatio­ns de vins animées par Marie-Thérèse Grappe ont également été soumis comme il se doit à l’appréciati­on d’une palette de vins blancs ou rouges de différente­s AOC (chablis, mâcon igé, manicle, chinon, moulin-àvent, arbois savagnin et vin jaune côtes du Jura). Les fines bouches étaient alors invitées à s’exprimer sur les accords comté/vins. Et là, aucune règle, sinon de livrer ses propres perception­s : «N’ayons pas d’a priori, goûtons tout, et gardons ce qui nous plaît », concluait Didier Sintot.

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