« Nous avons 40 ans de retard au niveau de l’assainissement »
Pollutions domestiques, industrielles, agricoles, réchauffement climatique : la situation de la rivière fait l’objet d’une mobilisation générale.
« À quand faut-il remonter pour avoir une belle rivière et faune piscicole satisfaisante ? ». Vendredi dernier un grand débat était organisé à Saint-Claude en présence de la commune, du Samu de l’Environnement de Bourgogne/ Franche-Comté, du Parc Naturel Régional du Haut-Jura, de la Direction Départementale des Territoires du Jura, de l’APPMA La Biennoise, de la Fédération de pêche du Jura pour parler de la situation de la Bienne.
La Fédération de pêche a présenté l’étude qui a été réalisée pour comprendre la surmortalité des poissons depuis 2012. Celle-ci provient tout d’abord de la qualité de l’eau ; alors que 50 % des rejets bruts ne sont pas collectés. Ce qui prouve que le système d’assainissement collectif est défaillant. Par ailleurs sur la partie haute de la rivière, les analyses font état de sédiments chargés en cuivre et en plomb sur différentes stations.
Concernant le secteur agricole, trois gros points sont concernés : Grande-Rivière, Les Rousses et Longchaumois. « Les pollutions étaient intenses, mais elles le sont moins. Cependant, il y a des matières que la rivière ne peut plus absorber. La truite, qui est une espèce symbolique qui témoigne de toutes les problématiques de la rivière est affaiblie. Elle a subi une baisse de ses défenses immunitaires et une baisse de reproduction », expliquait-on en ajoutant que ces dernières années une augmentation de la température a été enregistrée dans une eau moins importante en volume.
6 M € de travaux
Au cours de cette soirée très riche en échanges avec les différents intervenants, la question de l’assainissement et plus particulièrement de la séparation entre les eaux usées et les eaux pluviales au niveau de la ville de Saint-Claude a été abordé plus en détail. Le maire, JeanLouis Millet a rappelé qu’un programme de travaux a été adopté en juillet dernier. « Ce programme dépendra du volet financier », insistait l’édile en précisant que l’enveloppe était de 6 M €. « C’est énorme quand on sait que notre budget annuel est de 25 M €. Au départ nous devions bénéficier de 50 % d’aide de l’Agence de l’eau. Mais les orientations financières ont changé et l’accompagnement financier ne sera plus de 50, mais de 30 %. Nous n’avons pas le choix que d’étaler ces travaux sur 15 ans ». Le maire a également rappelé que la ville était confrontée aux problèmes de conformité de branchement des particuliers. « Nous agitons le bâton auprès des propriétaires, mais la procédure est compliquée. Nous avons 40 ans de retard, mais il n’est pas possible de se substituer aux particuliers ». À l’issue de cette réunion, il ressortait clairement qu’il y avait des pistes d’actions, par contre « on ne pourra pas réparer en 10 ans, les erreurs qui ont été commises pendant des décennies ».