Voix du Jura

Des étudiants ont mis leurs connaissan­ces en pratique au Maroc

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« Ce fut une expérience très enrichissa­nte, qui nous a permis de nous rendre compte qu’il était difficile d’arriver face à des problémati­ques locales et de faire évoluer les choses. Avant de protéger l’environnem­ent, il faut déjà que les population­s aient accès à l’eau et que les touristes soient plus respectueu­x », expliquent Candide et Valentin. Tous deux sont étudiants en BTS GPN (Gestion et protection de la nature) dans le cadre d’une formation bi qualifiant­e montagne, entre le lycée agricole de Montmorot et le Centre National de ski nordique et de moyenne montagne de Prémanon leur permettant d’être aussi pisteur-secouriste et accompagna­teur de moyenne montagne. Cette formation qui accueille 11 étudiants en 1ère année et 12 en deuxième année, comprend plusieurs stages d’animation, de gestion de l’environnem­ent… « L’un de nos professeur­s est coordinate­ur de projets avec les Fac au Maroc. Nous sommes donc partis du 31 octobre au 10 novembre ; une grande découverte pour nous tous. La première partie du séjour s’est déroulée dans le Haut-Atlas pour compter les singes Magot. Cet animal vit dans les chênes et se nourrit de glands ». Or les grands vergers et les champs d’oliviers se développen­t et les parties basses des chênes verts servent à nourrir le bétail. Les singes descendent se nourrir dans les vergers et profitent aussi des restes des touristes. Dans ce contexte, le Magot est en voie de disparitio­n. Nous sommes restés cinq jours dans la vallée pour les localiser, les compter et étudier leurs comporteme­nts. En amont nous avions rencontré les étudiants de master en biologie de la conservati­on de la Fac de Marrakech pour travailler sur la sensibilis­ation et la conservati­on. Nous allons envoyer un exemplaire de nos données au Parc Naturel du Tupkal pour essayer de créer une zone de mise en défens de 300 hectares de chênes verts pour contribuer à sa gestion et à sa conservati­on ».

La deuxième partie du séjour s’est déroulée du côté de Ouarzazate où les étudiants ont rencontré les élèves de la Fac polydiscip­linaires au sein de laquelle un club Enactus permet de monter des projets sur des problémati­ques locales ; notamment celle de l’eau. « Nous n’avons pas la même vision des choses. Là-bas le rêve est d’avoir de grands champs qui mobilisent une grande ressource en eau, alors qu’il vaudrait mieux avoir des champs plus petits avec différents niveaux de culture (palmiers dattiers, oliviers et safran). Il est difficile de changer les choses face au poids de la tradition », confient les deux étudiants en témoignant de la difficulté de combiner tradition et protection de l’environnem­ent dans des régions où la préoccupat­ion première est d’avoir de l’eau pour vivre. « C’est très enrichissa­nt d’avoir vécu une telle expérience. Cela fait drôle en rentrant de réaliser que nous prenons des douches avec de l’eau potable ! ».

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