À la Maison Commune, les bénévoles oeuvrent pour le bien de tous
Ils sont une centaine à faire vivre l’association à travers ses différentes actions. Portrait de ces anonymes aux services des autres.
Ils s’appellent Bernard Gay, Isabelle Jarriaux, ou encore Nefissa Benyahia, sont pour la plupart retraités, mais comme 90 d’entre eux, donnent régulièrement de leur temps, mais surtout de leur énergie, au service des autres. Les bénévoles de la Maison Commune sont ce ciment sur lequel la solidarité locale repose.
Une présence au quotidien sans laquelle « l’association ne serait pas grand-chose », avoue Émilie Massardier, responsable du Pôle insertion à visée sociale et professionnelle, qui encadre elle-même une vingtaine de bénévoles sur son secteur. Si une trentaine de salariés oeuvrent au sein de l’association, la responsable est fière de pouvoir compter sur ces personnes « qui sont également des usagers de la structure. Les bénévoles sont des personnes qui ont le désir de donner à l’autre, de partager leurs connaissances. Ce sont également des personnes qui sont là pour faire du lien. La Maison Commune étant ouverte à tous, cela leur permet de faire des rencontres intergénérationnelles, mais également de créer de la mixité sociale. »
À l’image de Bernard Gay, qui à 65 ans, est entré dans le réseau de parrainage professionnel depuis maintenant trois ans. Ce retraité, ancien salarié d’une agence d’intérim et consultant en recrutement, qui est également passé par la Mission Locale, était la personne toute trouvée pour prodiguer ses conseils et accompagner les personnes en difficultés face à la recherche d’emploi. « En tant qu’ancien travailleur de la Mission Locale, je retrouve un peu ici la même mission d’accompagnement, mais dans un cadre différent ; la pression professionnelle en moins. Ici, nous sommes bienveillants ; nous passons un contrat moral avec la personne que nous parrainons et qui s’engage à venir aux rendez-vous que l’on lui fixe pour l’aider. »
Ainsi, le bénévole défini, lors d’une première rencontre avec un chercheur d’emplois en difficulté, les pistes à explorer pour le sortir de ses difficultés. « Je leur donne des conseils, des clés sur un secteur que je connais bien. Je fais en sorte qu’ils reprennent confiance en eux en leur faisant prendre conscience de leur potentiel. Plus largement, je leur entrouvre des portes, lorsque pour eux, elles sont fermées, grâce à mon réseau et à mes connaissances. » Un investissement auprès de publics d’origines culturelles et sociales différentes qui lui permet de « se sentir aujourd’hui encore, exister utilement dans la société ».
Cet altruisme, Isabelle Jarriaux, retraitée de la Poste de 58 ans, le partage également. Depuis septembre dernier, la jeune retraitée aide « les gosses qu’elle adore », à faire leurs devoirs, tous les mardis, jeudis et vendredis soirs. « J’aime le contact, j’ai toujours eu un bon feeling avec les enfants ; donc j’ai décidé de devenir bénévole ici pour aider et rendre service. Déjà petite, mon père me disait que j’étais un vrai Saint-Bernard », s’amuse-t-elle, et d’ajouter, « et puis ça m’occupe, ça me permet de sortir et de voir du monde, plutôt que de rester enfermé chez moi à regarder la télévision. » Plus que par parfait désintéressement, d’autres sont là par solidarité, à l’image de Nefissa Benyahia. Arrivée en France d’Algérie en 1991, avant d’obtenir la nationalité française, cette ancienne salariée de l’ADMR d’aujourd’hui 60 ans donne plusieurs heures de son temps chaque semaine depuis trois ans, pour aider de jeunes étrangers à apprendre la langue de Molière. « J’assiste Liliana, la professeur de français, en faisant la traduction en langue arabe auprès de ceux qui ne comprennent pas. Si je suis venu ici, c’est parce qu’autour de moi, je connais des tas de personnes qui ne savent ni lire, ni écrire. Mais si je suis là, c’est aussi pour aider ces jeunes à s’intégrer, en leur expliquant qu’ils ne doivent pas baisser les bras. Moi j’ai tout fait pour m’intégrer en France, malgré les difficultés, et je veux qu’ils en fassent autant. » Croyante, Nefissa Benyahia ajoute, « dans la religion musulmane, lorsque l’on donne, c’est Dieu qui nous récompense. L’argent n’est pas important ; ma récompense, en tant que bénévole, c’est les sourires et les remerciements des personnes que j’aide. »