Voix du Jura

Rencontre avec un inconditio­nnel de Johnny : fan oui mais pas fana

A Arbois où il a grandi et Dole ou il a travaillé, ses nombreux amis connaissen­t la ferveur de Marc Bischoff pour l’idole des jeunes.

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Alerte retraité de 67 ans, aujourd’hui habitant de Champdiver­s, Marc Bischoff a travaillé comme jardinier pendant 40 ans à la Ville de Dole. Nul ne peut ignorer sa passion pour Johnny Hallyday : ses voisins à Arbois puis à Dole profitaien­t de la musique qu’il écoutait à tue-tête.

À la maison, nous écoutions beaucoup la radio et nous regardions aussi les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. Tout de suite j’ai aimé la voix et la prestance du chanteur. 1964, c’est l’époque de mon premier électropho­ne (orange !) et pour mon plus grand plaisir je reçois le 33 tours Killy Watch, Laisse les filles, Souvenirs souvenirs. Comme tout passionné, je commence une collection et même si j’écoute tout ce qui est à la mode, je n’ai qu’une préférence : Johnny. Pour l’anecdote, lorsque jhe me marie en 1972, le curé de l’époque Michel Damon un avant-gardiste, passera les musiques que les mariés ont choisies : Si j’étais un charpentie­r, Si tu t’appelais Marie, Mon anneau d’or, Hallelujah. Et les enfants à qui il a transmis sa passion se nomment Anne-Sylvie, Johnny et Laura.

Innombrabl­es, j’ai souvent cassé ma tirelire pour pouvoir y assister. Le premier à Dole en 1964 parking du stade sous chapiteau, où des copains plus âgés m’avaient conduit. Dijon en 1971 où le concert a été arrêté, lorsque la chanteuse Nanette Workman a reçu une canette en pleine face. Dole en 1972, 1980, 1990, le pavillon de Paris, Bercy, le Parc des Princes, le Palais des Sports, le stade de France. J’ai conservé tous les tickets, mais ils ne mentionnen­t que le jour et pas l’année. J’ai suivi de nombreux artistes autres que Johnny, mais jamais je n’ai trouvé la ferveur, la voix et la présence sur scène de mon idole qui pour moi est une bête de scène.

Je pense, mais comme je n’ai pas l’intention de la monnayer cela m’est égal. D’ailleurs au fil de mes déménageme­nts, j’en ai déjà laissé pas mal à mes enfants. Elle comprend tous les 45 et 33 tours vinyle, toute la collection CD, DVD, coffrets collector, films mais pas de disque d’or qui étaient beaucoup trop chers. Je ne compte plus les tee-shirts, affiches, briquets, tasses, verres et même une guitare. J’avais aussi une valise complète de coupures de presse. Pour me faire un cadeau ma famille et amis ne se posaient pas de questions.

Non car je n’ai jamais cherché à approcher Johnny de près. Et ça ne m’a pas manqué. Il fait partie de ma vie car il m’a accompagné pendant 57 ans, mais pas de ma famille. Qui n’a jamais fredonné une chanson de Johnny ? Même si j’adore tout ce qu’il fait, je ne m’identifie pas à lui. D’ailleurs j’ai regardé ses obsèques à la télé, bien au chaud. Je n’avais pas envie d’affronter un raz de marée.

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