Voix du Jura

Le dernier train pour Oyonnax ?

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La ligne ferroviair­e Saint-Claude - Oyonnax a officielle­ment fermé samedi 9 décembre. Mais défenseurs du rail face à la route espèrent encore que ce dernier train n’était pas vraiment le dernier…

Les manifestat­ions n’y auront rien fait. La dizaine de passagers qui, samedi 9 décembre, étaient au départ du dernier train depuis Saint-Claude en direction Oyonnax avaient le coeur un peu gros. Mais les défenseurs du ferroviair­e restent mobilisés et espèrent que cette « dernière » n’était que provisoire. « J’étais à bord », explique Kevin Taboada de la Fuente, membre de VélOyo Eco-Mobilités. « La ligne a officielle­ment fermé à 10 h 45 et à Saint-Claude, des planches vont être mises à travers les voies. Au train sera substitué des bus et des correspond­ances sont supprimées. C’est incroyable de mettre des bus sur des routes souvent verglacées, alors qu’il y a du potentiel sur cette ligne sachant que la route Saint-Claude - Oyonnax est empruntée chaque jour par 8 000 véhicules. » Selon lui, pour que cette ligne retrouve son intérêt, il aurait fallu en augmenter la cadence et réaliser les travaux de renouvelle­ment des voies, pour permettre aux trains de rouler plus vite, « surtout qu’en Suisse, sur Genève, il y a un projet de RER transfront­alier qu’on aurait pu rejoindre ». Mais la région Auvergne - Rhône-Alpes n’a pas voulu en entendre parler. Et a décidé de fermer la ligne. Un aller sans retour ? Les associatio­ns d’usagers ne l’espèrent pas. Et se mobilisent désormais contre le projet de « voie verte » entre Saint-Claude et Oyonnax porté par la région Bourgogne Franche-Comté, qui n’a rien fait non plus pour sauver ce train. « Il faut empêcher que les 32 km de rails soient démontés si on veut un jour revoir les trains circuler », avertit Kevin Taboada de la Fuente, qui met en avant l’intérêt écologique, mais aussi économique du train : « avec un abonnement, les trajets revenaient à 3 € par jour pour l’aller-retour, contre 7,20 € l’aller simple. En voiture, cela coûte le double. Avec une offre suffisante et des horaires adaptés, c’est sûr que les gens auraient abandonné la voiture. »

La rénovation de la ligne aurait toutefois un coût : 34 millions d’euros, dont 8 millions à la charge de la région Rhône-Alpes-Auvergne. « Au fil des ans, on a vu la ligne se dégrader. À sa fermeture, on mettait 36 à 38 minutes avec un arrêt ; il y a trente ans, on mettait 3 minutes de moins avec trois arrêts de plus… Mais sur ce dossier, on a pu constater que les deux Régions ne se parlaient pas, du coup, la SNCF en a profité pour s’en débarrasse­r arguant d’un manque de potentiel. »

Après la fermeture de cette ligne, l’avenir d’une autre ligne inquiète les usagers : il s’agit de la ligne Andelot - Saint-Claude, autrement dit la « Ligne des Hirondelle­s », dont ils ont peur qu’elle se transforme en un « petit train touristiqu­e ».

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