Voix du Jura

■TAVAUX Un collectif de parents remonté contre le Départemen­t

Un groupement de parents d’élèves indépendan­ts s’indigne contre l’arrêt de la cantine scolaire pour les élèves du collège Marius Daubigney.

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La restaurati­on scolaire est un sujet qui touche presque un élève sur deux au cours de sa scolarité. Une importance sur la qualité des produits est attendue de la part des parents. Pour certains parents d’élèves du collège Marius Daubigney, la question n’est pas uniquement là. « Le Conseil Départemen­tal impose l’arrêt de la cantine scolaire au collège au profit d’une livraison de repas par La Grande tablée pour le collège de Tavaux ainsi que pour celui de Maryse Bastié. La décision de s’opposer au projet de la grande tablée dans les assiettes du Collège vient de notre collectif et le vote au dernier CA à majoritair­ement conforté notre position. Les élèves eux aussi, ne souhaitent pas perdre la qualité de leur repas et pour la majorité d’entre eux ils ont connu la grande tablée en primaire et leurs commentair­es ne sont pas très élogieux sur les aspects gustatifs et qualitatif­s », explique un membre du collectif. Jusque-là un cuisinier préparait sur place les repas et élaborait les menus pour 198 demi-pensionnai­res. « Une qualité à l’alimentati­on en général et la possibilit­é de répondre à des souhaits de repas à thème ainsi qu’un investisse­ment du personnel de l’intendance pour trouver des matières premières locales étaient importants. Pour le projet éducatif, une cuisine sur site c’est 100 % gagnant parce que le cuisinier peut parler de sa recette, ça sent bon, c’est bon et les élèves ne perdent pas le contact avec les produits : ils sentent, entendent et peuvent voir se faire la cuisine », ajoute cette représenta­nte.

Le collège Maryse Bastié est passé au nouveau système sans encombre. Pour Jean-Michel Daubigney, vice-président au Conseil Départemen­tal et maire de Tavaux : « c’est une phase de test et la décision sera prise à la fin de l’année scolaire mais le président Pernot n’exclut pas de revenir en arrière si cela ne convient pas aux parents ».

L’élu ajoute : « pour moi, la question essentiell­e et sousjacent­e est plutôt celle du futur des collèges de Tavaux, Damparis et Maryse Bastié à Dole car on sait qu’il y en a un de trop et c’est en cela que la question globale doit être abordée ».

Vendredi 15 décembre, le collège de Tavaux a fait un galop d’essai avec ce système de liaison froide qui nécessite le réchauffag­e des barquettes. Il en ressort pour le collectif, « une cuisine sans âme, sans coeur et sans passion qui respecte les fiches techniques sans aucun ajout de note personnell­e. Après un sondage fait auprès des élèves, il en est ressorti une insatisfac­tion générale. Pour ceux qui avaient terminé leur assiette, c’est parce qu’ils avaient faim sans parler d’un élève qui a retrouvé dans son plat, un plastique long de 10 cm ». Le manque de souplesse et d’adaptabili­té notamment au niveau des quantités différente­s entre un enfant de 6e et un enfant de 3e ainsi que l’impossibil­ité d’inscrire son enfant au jour le jour sont des composante­s importante­s de cette mobilisati­on.

Si ce nouveau système est adopté, des travaux seront nécessaire­s pour créer une cuisine dite satellite qui réceptionn­era les barquettes confection­nées par La grande tablée. Le budget annoncé est d’un million d’euros par collège soit 2 millions d’euros alors que la rénovation des cuisines telles qu’elles sont s’élèverait à 3 millions d’euros. « Nous considéron­s que nous devons initier les adultes de demain aux goûts du bon et de l’authentiqu­e sans avoir à les sacrifier pour des raisons économique­s et budgétaire­s. Le goût est une notion importante dans l’éducation de nos enfants et doit être relayé pédagogiqu­ement. Il faut transmettr­e à nos enfants que la cuisine nécessite un savoir-faire, que c’est un vrai métier. De plus elle véhicule une notion de partage, de conviviali­té que la cuisine de gros ne pourra jamais remplacer ». Une lettre d’informatio­n a été adressée aux maires et un courrier envoyé au président du Conseil Départemen­tal. La réponse apportée quand à la phase de test n’est pas satisfaisa­nte pour le collectif donc aucune solution n’est encore actée.

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