Voix du Jura

Hervé Bejannin BELLEFONTA­INE. entre tradition et modernité

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A Bellefonta­ine, Hervé Bejannin (Bellefonbo­is) est le dernier artisan du Jura à fabriquer des caisses pour les comtoises. Où plutôt des « gaines », pour utiliser le bon terme. Elles sont réalisées en chêne, en merisier ou en sapin dans l’atelier et peuvent être personnali­sées. Pour les mouvements, Hervé Bejannin travaille avec les établissem­ents Vuillemin de Besançon (lire cicontre), qu’il fournit pour sa part en « gaines ».

Ce sont ses parents qui ont monté cet atelier, il y a quarante-cinq ans. « Jusque dans les années 80, même 2 000, la comtoise restait à la mode, on pouvait en produire 180 à 200 par mois. Mais depuis, ça a vraiment baissé », expliquet-il. À tel point que l’atelier a dû se diversifie­r dans les aménagemen­ts intérieurs, mais souhaite conserver cette fabricatio­n artisanale de comtoises jurassienn­es : « souvent, acheter une comtoise est un acte mûrement réfléchi. Les attentes des clients sont aussi différente­s entre ceux qui cherchent des comtoises modernes ou ceux qui, par exemple dans le cadre d’une restaurati­on, veulent des choses très classiques. Elles sont réalisées en merisier ou en chêne pour correspond­re aux styles Régence et LouisPhili­ppe, mais ici, on peut dire que c’est le sapin qui nous a sauvés… Nos décors sont peints à la main par une artiste de Thoiria, c’est plus dur de trouver les cadrans émaillés (jadis réalisés par Signaux Girod) et les balanciers, même si Gaudard, à Morbier, continue à en fabriquer un peu, de même que des frontons décorés ». Sa comtoise moderne n’a pas de fronton, mais un cadran transparen­t pour laisser voir le mouvement. Très épurée, transparen­te et discrète, cette horloge en frêne largement vitrée peut être éclairée de l’intérieur, afin de mettre en valeur le mécanisme, le balancier, les contrepoid­s. D’une hauteur de 2,15 mètres pour une profondeur de 23 cm, cette comtoise est proposée en blanc, mais l’atelier peut là encore l’harmoniser avec tous les intérieurs.

Sous la marque Utinam, Philippe Lebru a réinventé la comtoise en proposant différente­s horloges aux caractères bien trempés. Ainsi les horloges Pop Up, d’inspiratio­n « années 60 », sont proposées avec des coloris vifs, jaune, orange, bleue ciel, vert pomme, rouge ou prune, mais aussi gris blanc ou noir pour les plus sobres. Ces horloges peuvent également être totalement personnali­sées en fonction des demandes des clients. Deux versions sont proposées, en horloge de parquet et en horloge murale.

Contrairem­ent aux comtoises classiques, pour lesquelles le mouvement était bien caché, ces nouvelles horloges sont fières de montrer leurs rouages et un mécanisme de précision qui a demandé un traitement de surface particulie­r, pour ne pas pâtir de la poussière. Le corps est en composite imputresci­ble de 10 mm d’épaisseur.

Le système de balancier est novateur, dont le réglage s’effectue par deux cylindres coulissant sur un axe (à la manière des anciennes balances de pesage). « Ils sont placés en haut du balancier. Le premier en vertical réglera par un vissé-dévissé l’avance et le retard et le deuxième à l’horizontal, le degré d’incrémenta­tion de l’ancre sur la roue d’ancre. » La réserve

Autre horloger bisontin à proposer des comtoises modernes, en plus d’horloges traditionn­elles en bois, la manufactur­e Vuillemin affiche une gamme de onze horloges contempora­ines, qui peuvent s’intégrer dans tous les intérieurs, à des prix plus doux : de 1 190 € pour une horloge murale à 3 850 pour une horloge dans sa caisse en bois et verre (fabriquée dans le Jura) éclairée par des leds.

Deux mouvements animent ces pendules : le mouvement Kairos, un classique « cage-fer », composé de plus de 200 pièces entièremen­t fabriqué dans l’atelier, et le mouvement Courbet, plus épuré. Ces mouvements apparents reçoivent des traitement­s de plaquage qui assurent leur longévité.

Et pour ceux qui n’auraient ni la place, ni le budget pour s’acheter une comtoise, la maison propose deux jolies pendules mécaniques 14 jours à poser, avec un modèle en finition bois (plusieurs coloris) à 160 €, un autre à 890 €.

Vuillemin est une entreprise labellisée du patrimoine vivant.

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