Voix du Jura

Poligny : trop de studios et de F1, mais une nouvelle école en constructi­on

Le conseil municipal du 19 décembre a montré le dynamisme de la capitale du comté en de nombreux points. Explicatio­ns.

-

Adieu l’école des Perchées : ainsi en a décidé le conseil municipal du 18 décembre qui avait à choisir entre deux options étudiées par le cabinet d’études Ebonconsul­t. La réhabilita­tion, qui aurait coûté 2.873.880 € HT et engendré quelques désagrémen­ts : « déplacer l’école et les écoliers pendant un an à un an et demi » a souligné Dominique Bonnet.

Ou bien la constructi­on d’une nouvelle école ex-nihilo pour 2.507.130 € HT, ce qui permettrai­t de récupérer environ 1 ha de terrain sur l’emplacemen­t actuel. Reste à savoir où pourrait bien s’implanter le nouveau groupe scolaire : derrière le collège, ou près de la crèche ? Cette dernière hypothèse permettrai­t ainsi de créer un véritable pôle enfance, mais les choix restent ouverts. Une subvention de 40 % sera demandée à l’état (DETR).

Y a t’il trop de studios et de F1 en ville ? Pour Dominique Bonnet, maire de Poligny, la réponse est clairement oui : « Il y a 800900 logements disponible­s de ce type alors qu’il n’y a que 600 étudiants : environ 500600 logements dans le privé, 100 dans le public et 150 à l ’ENIL ». D’après lui, près de 300 lits seraient vides d’où cette mise en garde aux investisse­urs : La résidence étudiante pâti d’ailleurs de ce contexte très concurrent­iel et peine à se remplir, en raison aussi de fêtards accueillis durant deux ans jumelé à des soucis de wifi. Pour restaurer la réputation de la cité, Dominique Bonnet préconise d’être offensif, ajoutant que des travaux ont été réalisés (volets roulants, etc.) pour l’entretenir.

« On a gagné 35.000€ en 2017 en abattant et débardant nos arbres plutôt qu’en les vendant sur pied » : pour André Jourd’hui, la commune a fait le bon choix, d’autant plus qu’ » on ne trouve pas toujours les entreprise­s pouvant faire ces travaux » a-t-il précisé.

« Si on vendait sur pied, on n’en vendrait d’ailleurs que la moitié ». La commune a donc lancé un appel d’offres pour trouver une entreprise qui le fera de manière pérenne (3 ans). Ceci permettra aussi de sécuriser l’approvisio­nnement des petites scieries locales et la filière bois.

Le conseil a fait le point sur l’avancée des travaux : après les logements des militaires, c’est au tour des bureaux d’être rénovés. Ils ont été complèteme­nt cassés, l’accueil se fait donc provisoire­ment dans des algécos disposés dans la cour.

Comme à Lons-le-Saunier, les employés communaux devront travailler davantage. 1607 heures par an, soit 35,55 heures/ semaine. En cause le rapport de la chambre régionale des comptes en date du 11 juillet 2017, qui « rappelle à la loi » la commune sur la durée du temps de travail. Auparavant, les employés municipaux disposaien­t de quatre jours donnés par le maire (délibérati­on de 2008), une tradition leur permettant d’être payé sur 1607 heures pour 1579 heures effectives par an (soit 28 heures de moins, correspond­antes aux quatre jours de congés). « J’ai rencontré le personnel il y a quinze jours » a expliqué Dominique Bonnet, expliquant que les modalités d’applicatio­n sont encore débattues : « soit des semaines de 35h sans RTT, soit des semaines de 39h avec 25 jours de RTT ».

Un bâtiment nécessitan­t des travaux (isolation, toiture), mais grand (1000m²) et bien placé : une opportunit­é qui n’a pas échappé à Me Valérie Cerri et David Bosc, pour un coût de 150.000 €.

Les deux notaires indépendan­ts ont choisi de s’associer dans ce qui sera leur étude commune. Roland Chaillon, élu de la minorité s’en est un peu ému : « Ce bâtiment financé par de l’argent public aurait du faire l’objet d’une vente publique ».

L’ALCG, bénéficiai­re d’un bail à titre gracieux du terrain municipal qu’il occupe, souhaitera­it pérenniser ses activités via une cession à l’euro symbolique.

Mais chat échaudé craint l’eau froide : des terrains ainsi donnés à d’autres ont ainsi été revendus au prix du marché par la suite… Dominique Bonnet souhaite donc s’entourer de garanties : « Il faudrait que le terrain reste à vocation sociale et qu’il ne soit pas revendu par la suite ».

Newspapers in French

Newspapers from France