Budget du Conseil départemental : un effort sur le haut débit numérique
Le vote du budget du Département est un acte politique généralement sujet à polémiques. Pourtant, pour ce budget primitif 2018 examiné séance plénière les 21 et 22 décembre, 55 des 62 rapports avaient été approuvés à l’unanimité en commission. Ce qui augurait, aux yeux du président Clément Pernot « d’une ambiance sereine » durant les deux jours de débats.
Sereine et studieuse, l’ambiance l’a été dans l’ensemble, même si, sur quelques points importants comme la dette ou les projets, majorité et opposition ont fait valoir des visions quelque peu différentes.
Débat sur la dette
« Il ne faut pas regarder hier avec nostalgie », a expliqué Clément Pernot dans son introduction aux débats, évoquant un budget « sérieux, ambitieux » et, chose plus surprenante, « conforme dans l’esprit aux exigences du nouveau Gouvernement » notamment en matière de dette.
Sujet plus que sensible dans le Jura, cette dette a fait l’objet d’une passe d’armes avec, d’un côté, le président Pernot qui estime que le Département n’est pas sorti de l’épisode de la « dette fuchsia » (référence à son prédécesseur, Christophe Perny, accusé d’avoir laissé une ardoise en partant) et l’opposition « En marche ». « Le département n’est pas en difficulté », a ainsi estimé Christophe Bois, après qu’il eut été présenté quelques ratios, notamment une « capacité de désendettement de 6,3 années » (alors qu’elle était de 7,9 années en 2015) et un encours « au plus bas depuis 10 ans ».
« Cette fameuse dette fuchsia n’existe donc pas », a renchéri de son côté Jean-Daniel Maire, tandis que Danielle Brûlebois demandait « pourquoi avoir inscrit 35 millions d’emprunts en 2017 alors que seuls ont été mobilisés deux fois 5 millions ? » Ainsi, elle pointait le fait qu’en cours d’année, des opérations sont régulièrement annulées…
Au-delà de l’éternelle querelle autour de « l’héritage », c’est bien « un manque d’ambitions », et « un manque de projets » que voulait dénoncer l’opposition. Là ou le président Pernot évoquait, lui, l’épaisseur du classeur remis aux conseillers départementaux pour montrer qu’au contraire, le Département assume bien ses responsabilités.
« Quand on lance un projet qui va s’étaler sur plusieurs années, on doit l’inscrire en totalité, mais les fonds ne seront mobilisés qu’au fur et à mesure des besoins », s’est de son côté justifiée Marie-Christine Dalloz, rapporteur général du budget, prenant exemple des travaux prévus au collège Bastié de Dole : « 8 millions d’euros sont inscrits au budget, mais ils ne vont pas être consommés cette année ».
Des comptes « qui se rétablissent »
Au final, pour Clément Pernot, si « les comptes se rétablissent peu à peu, mais ce budget est extrêmement fragile » : « On a essayé de maintenir les dispositifs prioritaires, le sport, la culture, l’aide sociale, malgré ces temps de disette. Dans ce budget, plus de 7,5 millions d’euros seront à destination des collectivités pour soutenir le développement des territoires ». Et de conclure : « le Jura est solidaire, dynamique et garde toute son attractivité ».
Au total, le budget 2018 du département du Jura s’élève à 309,7 M €, contre 312,2 M € en 2017, en baisse de 3 M € suite au transfert de la compétence transports à la Région. Il a été approuvé à la majorité avec 6 abstentions (groupe En Marche) et 2 votes contre (groupe de gauche).