Voix du Jura

L’accueil des réfugiés au Foyer Saint-Jean

Le secrétaire général de la préfecture du Jura s’est rendu vendredi 15 décembre à Dole où il a visité les locaux du Saint-Jean.

- Benoît Ingelaere

Dole. Pays des droits de l’homme, la France a le devoir d’accueillir dignement les personnes qui sont en danger dans leur pays. C’est le message que Frédéric Chipponi, secrétaire général de la préfecture du Jura tenait à faire passer à l’occasion de sa visite ce vendredi 15 décembre à Dole où il s’est rendu dans les locaux du centre d’accueil des demandeurs d’asile géré par l’associatio­n Le Saint-Jean.

Le représenta­nt de l’État a pu souhaiter la bienvenue en France à un couple iranien et ses deux enfants qui viennent d’obtenir le droit de rester en France. Devant une quinzaine de bénéficiai­res d’un Contrat d’Intégratio­n Républicai­ne (C.I.R), il a insisté sur l’importance d’acquérir rapidement la maîtrise de la langue française. Un défi parfois difficile pour des réfugiés de pays différents (Irak, Syrie, Russie, Cambodge…), qui découvrent que l’anglais avec lequel ils pensaient se débrouille­r ne peut leur suffire.

Convention pour l’accès à l’emploi

Pour les demandeurs d’asile qui ont été régularisé­s, une convention a été signée avec les services de l’État et Pôle Emploi dans le but de les accompagne­r vers l’emploi. Ce dispositif ne s’applique pas pour les « migrants économique­s ». Mais Frédéric Chippioni d’insister sur le fait qu’une prise en charge leur est également proposée. L’Office français de l’immigratio­n et de l’intégratio­n (Ofii) a pour mission de les aider à organiser au mieux le retour dans leur pays. Et d’évoquer le cas de deux familles déboutées de leurs demandes d’asile, menacées d’expulsion : « Des solutions leur ont été proposées. Elles ont eu plus d’un an pour se retourner », assure le représenta­nt de l’État.

Cette visite, au cours de laquelle il était accompagné par le sous-préfet de Dole Nicolas Ventre, aura néanmoins permis à Frédéric Chipponi de mesurer le décalage qui peut exister entre les intentions gouverneme­ntales et la réalité du terrain.

« Pays sûr »

Apprenant qu’une famille albanaise a pu bénéficier de la protection subsidiair­e, le secrétaire général de la préfecture s’étonne : « C’est un pays sûr ». Mais sans doute pas un pays où les femmes ont une situation très enviable, suggère la directrice du Saint-Jean Sophie Ogier, heureuse de voir que l’Ofpra ne se prononce pas sur le seul critère du pays d’origine.

A propos de l’aide au retour pour les déboutés du droit d’asile, Sophie Ogier concède qu’ils en sont du moins informés, mais sa mise en oeuvre se fait sur la base du volontaria­t. Elle est du ressort de l’Ofii, pas du CADA dont la mission est, au contraire, d’aider les personnes qu’il accueille à aller défendre leur dossier devant l’Ofpra. S’il faut un peu de temps à l’administra­tion pour instruire les dossiers, le demandeur d’asile en a aussi besoin avant d’être auditionné : « Souvent, les gens ne pensent pas que ce qu’ils ont vécu peut ne pas être reconnu. Il est important qu’ils soient préparés à l’entretien ».

30 régularisa­tions et 8 refus

Sur 350 places d’accueil de demandeurs d’Asile dans le Jura, le Saint-Jean en gère 147 auxquelles s’ajoutent 55 places d’hébergemen­t d’urgence. Les conflits au Moyen-Orient ont entraîné ces deux dernières années un afflux de migrants avec aussi, pour conséquenc­e, une inversion de la proportion entre les déboutés et ceux à qui le statut de réfugié est accordé. Au Saint-Jean, depuis le début de l’année, l’Ofpra a régularisé trente familles tandis que huit ont vu leur dossier rejeté.

« En France, le dispositif est bien organisé. Notre pays a su faire preuve de réactivité pour ouvrir des places », souligne Sophie Ogier, tout en rappelant que la particular­ité du Saint-Jean est de ne pas être adossé à une grosse structure nationale. Mais elle rappelle à Frédéric Chipponi les courriers adressés au préfet du Jura pour lui demander de ne pas être cantonné à l’accueil des personnes, souvent des pays de l’Est, dont les demandes d’asile ont été enregistré­es localement. « Attention à ne pas faire un tri. Il faut une approche globale d’accueil. En tant que gestionnai­re, pour préserver le climat social, nous avons besoin d’équilibre et de mixité », dit la directrice du Saint-Jean.

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S’adressant aux bénéficiai­res du Contrat d’Intégratio­n Républicai­ne (C.I.R), le secrétaire général de la préfecture a souligné l’importance d’une bonne maîtrise de la langue française.

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