Voix du Jura

Au Moyen Age, les procès d’animaux

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Dans son livre « Décadence », Michel Onfray juge les hommes d’autrefois, sans jamais chercher à les comprendre.

Dans le chapelet des inepties qu’il profère, une place de choix est accordée aux procès d’animaux qui se produisaie­nt dans l’Occident de la fin du Moyen Age. M. Onfray ne faisant aucun effort pour comprendre les motivation­s des hommes d’autrefois, il réduit leurs actions à des gestes stupides. Il fallait être complèteme­nt fou pour juger des animaux ! Mieux, comme il voit la main de l’Eglise un peu partout, il estime que le christiani­sme, en infusant son venin dans la société, a étouffé tout bon sens. « Les procès d’animaux, écritil page 256, témoignent que la pensée magique a longtemps entravé l’intelligen­ce des hommes. » Puisque les procès d’animaux sont incompréhe­nsibles, échappent à notre logique, ils ne peuvent être que le fait d’imbéciles. Et pourquoi étaient-ils si idiots ces hommes qui jugeaient des animaux ? Facile ; c’était le christiani­sme qui les avait rendus tels. Mais foin de ces fariboles ! A la fin du Moyen Age, des animaux ont effectivem­ent été jugés. L’exemple le plus célèbre est certaineme­nt la truie infanticid­e jugée en 1386 à Falaise, reconnue coupable et exécutée en public. Considéré de notre époque, tout cela semble grotesque. Dans sa remarquabl­e

Michel Pastoureau revient sur cet épisode. Si un procès – avec accusation et défense, puis exécution finale de la coupable – a bien été intenté à cette truie, c’est pour des raisons de nature théologiqu­e. A cette époque, tout un courant considère qu’hommes et animaux constituen­t une seule communauté des êtres vivants. Cette attitude, fortement ancrée chez S. François d’Assise, prend appui sur ce passage de l’Epître aux Romains : « La créature ellemême sera libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. » Le Christ est-il venu sauver seulement les hommes ou toutes les créatures, dont les animaux ? Ce qu’Onfray ne veut pas voir, c’est que le Moyen Age chrétien, contrairem­ent à l’Antiquité, s’est demandé si l’animal était ou non responsabl­e de ses actes. Autrement dit, les procès d’animaux constituai­ent une remarquabl­e promotion de l’animal.

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèren­t : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondiren­t : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèr­ent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèren­t leur pays par un autre chemin. [Mt 2, 1-12]

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