Aéroport : vers un maximum de sécurité
L’obtention du certificat de sécurité aéroportuaire européen était la condition pour la poursuite de l’activité au-delà du 1er janvier.
Tout fait se rapportant à l’activité de l’aéroport doit être consigné dans un registre. Et tout incident, même anodin, doit faire l’objet d’une notification à la direction de la sécurité de l’Aviation civile. La façon dont l’aéroport de Tavaux s’est organisé pour répondre à ces deux exigences a fait l’objet d’une inspection minutieuse de la part de l’autorité chargée de la certification des plateformes aériennes.
Avec un transit proche de 110 000 passagers en 2017, l’aéroport jurassien est soumis à la nouvelle réglementation européenne entrée en vigueur au 1er janvier 2018. « Sans ce certificat, nous ne pouvions pas poursuivre l’activité », souligne le directeur JeanJacques Berto.
La procédure s’est déroulée en deux temps : la certification nationale en 2014 puis sa conversion dans la version européenne, que le directeur de la sécurité à l’Aviation civile nord-est est venu remettre mardi 29 novembre. « Vous avez opté pour un processus atypique, mais ce fut un choix judicieux », soulignait Christian Marty. Cette seconde étape a cependant encore nécessité une année de travail.
Christophe Lutz, responsable d’exploitation et infrastructures, a travaillé en étroite collaboration avec Bruno Ladant, responsable Service Sauvetage Lutte Incendie Aéronef (SSLIA) qui, dans le contexte particulier de la menace terroriste, gère aussi la sûreté. Pour la rédaction des fiches de procédures, les mises en conformité, les formations, la surveillance environnementale ainsi que le recensement des servitudes de terrain, des équipements et des nouvelles installations autour du site, ils ont fait appel à l’assistance d’une société spécialisée, CGX basée à Toulouse.
L’aéroport a dû s’engager à corriger les défauts parfaitement imperceptibles relevés au niveau de la voie de circulation, dont la pente doit être très faible pour ne pas provoquer une dérive des avions mais suffisante pour que l’eau s’évacue. La marge est inférieure à 1 % ! Parmi les points qui auraient pu faire obstacle, une clôture qui ne permet pas de répondre aux normes de dégagement en bout de piste. La DGAC a accepté une légère réduction de la distance déclarée de la piste.
Cinquante personnes autour de l’avion
Afin de répondre aux attentes de l’EASA, la plateforme avait obligation d’embaucher une personne compétente en aéronautique faisant le lien entre Tavaux et l’aviation civile complétant l’équipe existante déjà en place pour la partie administrative. C’est le rôle de Maryem Leythas, qui a été embauchée en août 2016 avec pour mission de veiller à la traçabilité et à la cohésion des systèmes. « L’aéroport emploie 22 personnes mais, au moment des vols, si on compte la douane, les agents d’accueil, la sûreté, les bagagistes…, il y a 50 personnes autour de l’avion », souligne Jean-Jacques Berto. « Il est important que le suivi de la sécurité soit fait par quelqu’un qui est extérieur à l’encadrement », précise la jeune femme qui a été contrôleuse aérienne au Maroc puis exercé comme chef de quart des opérations pour une compagnie aérienne.
La certification EASA place l’aéroport de Dole Jura dans un cercle encore très fermé des terrains homologués européens. Il est le 22e sur 53 et deuxième du Grand Est avec Strasbourg.