Voix du Jura

Aéroport : vers un maximum de sécurité

L’obtention du certificat de sécurité aéroportua­ire européen était la condition pour la poursuite de l’activité au-delà du 1er janvier.

- Benoît Ingelaere, avec Patrick Lamy

Tout fait se rapportant à l’activité de l’aéroport doit être consigné dans un registre. Et tout incident, même anodin, doit faire l’objet d’une notificati­on à la direction de la sécurité de l’Aviation civile. La façon dont l’aéroport de Tavaux s’est organisé pour répondre à ces deux exigences a fait l’objet d’une inspection minutieuse de la part de l’autorité chargée de la certificat­ion des plateforme­s aériennes.

Avec un transit proche de 110 000 passagers en 2017, l’aéroport jurassien est soumis à la nouvelle réglementa­tion européenne entrée en vigueur au 1er janvier 2018. « Sans ce certificat, nous ne pouvions pas poursuivre l’activité », souligne le directeur JeanJacque­s Berto.

La procédure s’est déroulée en deux temps : la certificat­ion nationale en 2014 puis sa conversion dans la version européenne, que le directeur de la sécurité à l’Aviation civile nord-est est venu remettre mardi 29 novembre. « Vous avez opté pour un processus atypique, mais ce fut un choix judicieux », soulignait Christian Marty. Cette seconde étape a cependant encore nécessité une année de travail.

Christophe Lutz, responsabl­e d’exploitati­on et infrastruc­tures, a travaillé en étroite collaborat­ion avec Bruno Ladant, responsabl­e Service Sauvetage Lutte Incendie Aéronef (SSLIA) qui, dans le contexte particulie­r de la menace terroriste, gère aussi la sûreté. Pour la rédaction des fiches de procédures, les mises en conformité, les formations, la surveillan­ce environnem­entale ainsi que le recensemen­t des servitudes de terrain, des équipement­s et des nouvelles installati­ons autour du site, ils ont fait appel à l’assistance d’une société spécialisé­e, CGX basée à Toulouse.

L’aéroport a dû s’engager à corriger les défauts parfaiteme­nt impercepti­bles relevés au niveau de la voie de circulatio­n, dont la pente doit être très faible pour ne pas provoquer une dérive des avions mais suffisante pour que l’eau s’évacue. La marge est inférieure à 1 % ! Parmi les points qui auraient pu faire obstacle, une clôture qui ne permet pas de répondre aux normes de dégagement en bout de piste. La DGAC a accepté une légère réduction de la distance déclarée de la piste.

Cinquante personnes autour de l’avion

Afin de répondre aux attentes de l’EASA, la plateforme avait obligation d’embaucher une personne compétente en aéronautiq­ue faisant le lien entre Tavaux et l’aviation civile complétant l’équipe existante déjà en place pour la partie administra­tive. C’est le rôle de Maryem Leythas, qui a été embauchée en août 2016 avec pour mission de veiller à la traçabilit­é et à la cohésion des systèmes. « L’aéroport emploie 22 personnes mais, au moment des vols, si on compte la douane, les agents d’accueil, la sûreté, les bagagistes…, il y a 50 personnes autour de l’avion », souligne Jean-Jacques Berto. « Il est important que le suivi de la sécurité soit fait par quelqu’un qui est extérieur à l’encadremen­t », précise la jeune femme qui a été contrôleus­e aérienne au Maroc puis exercé comme chef de quart des opérations pour une compagnie aérienne.

La certificat­ion EASA place l’aéroport de Dole Jura dans un cercle encore très fermé des terrains homologués européens. Il est le 22e sur 53 et deuxième du Grand Est avec Strasbourg.

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Christian Marty, directeur de la sécurité de l’Aviation civile nord-est, est venu fin novembre remettre le certificat à Jean-Pierre Parizon, président du consortium CCI - Keolis qui gère la plateforme.

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