Voix du Jura

« Elle a su prendre la course par le bon bout »

-

Frédéric Guyon et Loïc Page, entraîneur­s du biathlon au comité de ski du Massif du Jura, saluent la réaction de la championne alors qu’elle avait, la saison dernière, perdu sa place dans le relais français.

Deux fois cinquième à Sotchi il y a quatre ans, Anaïs Bescond s’était promis que, cette fois, elle ne laisserait pas la médaille lui échapper. Ça ne l’avait pas fait samedi lors du sprint dames, qu’elle avait terminé 19e. Autant de places à remonter deux jours plus tard lors de l’épreuve de poursuite. « Il lui manque une balle mais, en temps de ski, elle n’était pas si loin. C’était possible de rentrer. Elle a su prendre la course par le bon bout avec un premier tir plein », commente Frédéric Guyon. « Anaïs réalise sa meilleure course de la saison le jour J. L’expérience l’y aide mais, pour cela, il faut aussi l’envie et le talent », renchérit son collègue Loïc Page, en charge de la formation et du développem­ent du biathlon régional.

Alors que les biathlètes français étaient passés à côté des deux premières épreuves, les deux entraîneur­s jurassiens se disent particuliè­rement heureux que ce soit la Morberande qui a remis l’équipe dans le sens de la victoire. « On l’a aidée mais, en contrepart­ie, elle donne beaucoup. Même après une saison à haut niveau, quand on lui demande de disputer les championna­ts de France sous les couleurs de notre massif, elle répond toujours présent. C’est une jolie personne ».

Les deux technicien­s décrivent une battante qui, sur les skis, ne lâche jamais rien. Sur un parcours plutôt rapide, elle a pu faire parler sa puissance. Mais cette médaille de bronze, elle est aussi allée la chercher sur le pas de tir, avec un 19/20. « Ce qui m’a frappé, c’est sa déterminat­ion. Au dernier tir, alors qu’elle est à la lutte, elle a compris qu’elle doit s’appliquer. Les autres sont déjà reparties, mais elle reste dans sa balle », commente Loïc Page.

Il y a quatre ans, à quelques jours des épreuves de Sotchi, Anaïs Bescond avait signé sa première victoire en coupe du monde. Depuis, elle est revenue des mondiaux de 2016 à Oslo avec trois médailles, mais sa saison 2017 fut plus compliquée. Elle avait perdu sa place au sein du relais féminin français. « Elle remet les pendules à l’heure », résume Frédéric Guyon. « C’est ça une championne ! », admire Loïc Page. [B. I]

Newspapers in French

Newspapers from France