Voix du Jura

Confluence Doubs - Loue : la reconquête est engagée

Entre Parcey et Molay, la récente crue a emporté le chemin d’accès au chantier en cours de désenroche­ment des berges.

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Sur les hectomètre­s précédant la rencontre avec le Doubs, débarrassé­e de la végétation et des pierres qui la protégeaie­nt, la berge droite de la Loue n’a pas résisté aux fortes crues de janvier. La baisse du niveau de l’eau fait apparaître l’ampleur de l’érosion. Le courant a emporté le chemin qui permettait de se rendre depuis le golf du Val d’Amour jusqu’au Doubs. Le lit de la rivière s’est ainsi élargi de plusieurs mètres.

« En retirant les enrochemen­ts, c’est l’effet qu’on espérait obtenir, mais on n’avait pas la maîtrise de la temporalit­é », rappelle Denis Chaize, directeur du syndicat mixte Doubs Loue. Les travaux réalisés depuis début novembre ont consisté à retirer environ un kilomètre d’enrochemen­t. La crue a eu pour effet de dégager les blocs qui restaient. Il apparaît qu’ils sont un peu plus nombreux que ce qui avait été d’abord estimé. Le technicien assure que « la crue ne change pas fondamenta­lement les travaux ; elle nous aide à les ajuster. Le chantier sera un peu compliqué du fait de la disparitio­n du chemin, mais ça n’a rien d’insurmonta­ble ».

Revenant sur les aménagemen­ts réalisés dans les années 60 afin de la canaliser, la restaurati­on de la rivière vise à la fois à atténuer les variations du niveau d’eau notamment en période d’étiage, et à recréer les conditions d’une plus grande biodiversi­té. Le recul de la berge lui a donné un faciès beaucoup plus abrupt, avec la présence visible de racines. « On est déjà sur un habitat qui a évolué », poursuit Denis Chaize. Cela permet d’envisager l’installati­on d’espèces telles que le guêpier d’Europe ou l’hirondelle de rivière. Au niveau du cours d’eau, les dépôts de matériaux entraînent des dynamiques différente­s, essentiell­es à la vitalité des espèces piscicoles.

Ce programme est engagé après avoir subi plusieurs refontes provoquées par l’hostilité des habitants des communes riveraines à tout effacement de digue qui les exposerait au risque d’inondation­s. La crue de décembre 2010, tandis que des travaux venaient d’être réalisés au niveau de l’îlot Cholet, avait provoqué une mobilisati­on contre les interventi­ons proposées à la confluence. Depuis, les discussion­s sur la base d’un scénario dit « optimisé » ont permis de dissiper les craintes. De l’eau dans Parcey n’aurait pas manqué de les raviver. Ça n’a pas été le cas, mais Denis Chaize se garde d’invoquer cet argument pour justifier les opérations en cours : « La rivière a gagné un peu d’espace mais ça n’aura un effet significat­if qu’une fois que les casiers et la digue du Girard auront été enlevés. Ce qui a évité les inondation­s dans le village, c’est plutôt l’ouverture des vannes de vidange de la partie amont de la voie ferrée et aussi la provenance de l’eau : la crue a descendu la rivière mais on n’a pas eu localement les mêmes quantités de précipitat­ions si bien que le réseau pluvial n’était pas surchargé ».

Lundi 7 février, l’équipe du Château de Germigney recevait un coup de fil qui lui apprenait qu’il ne figurerait pas dans la sélection des tables étoilées du prochain le guide Michelin. « C’est une sanction extrêmemen­t brutale », confie Arnaud Baert, qui rappelle que l’hôtel-restaurant de Port-Lesney, où il était arrivé deux ans plus tôt ainsi que le chef Pierre Basso-Moro, avait reçu sa première étoile dès 1999. « Ça aurait été la 20e année consécutiv­e ».

Le classement Relais & Châteaux, aussi important que le Guide Michelin pour la clientèle suisse, rend difficile d’évaluer a priori l’impact de la perte de la prestigieu­se distinctio­n. Arnaud Baert reconnaît néanmoins que c’est un « avertissem­ent clair », qui va les obliger toute l’équipe à se remettre en question.

Le guide Michelin permet aux clients de livrer, sur son site, son abréviatio­n et même d’attribuer des notes. Lesquelles ne permettaie­nt absolument pas d’imaginer que la décision des inspecteur­s. « Ce n’est pas négatif. Les inspecteur­s sont sans doute en avance, plus techniques », explique le maître d’hôtel qui, audelà de la sanction infligée, veut voir une invitation à faire mieux. « A Paris, on nous disait toujours que nous étions considérés comme une grosse étoile. Qu’il faille que ce soit bon, convivial, bien servi, c’est évident, mais l’étoile, ça n’est pas que ça. D’où la distorsion entre les commentair­es sur leur site et l’appréciati­on d’un inspecteur. Quand ils nous ont appelés, ils nous ont dit que nous avions de très bons atouts mais que nous devions les mettre en valeur. Il y avait sans doute une attente plus forte liée à notre classement Relais & Châteaux. »

Le Château de Germigney emploie entre 35 salariés l’hiver et 50 pendant la saison d’été. Fin 2016, l’établissem­ent que détenait Véréna Schön a été racheté par Jocelyn et Patricia Gelé. [B. I]

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