Voix du Jura

Le haut débit pour tous, mais une hausse de la fiscalité à prévoir

Le conseil communauta­ire du 6 février a esquissé les contours du budget 2018, un budget où il manque des centaines de milliers d’euros.

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« La convention signée avec le conseil départemen­tal laisse de côté un certain nombre de communes avec un débit insignifia­nt, communes qui ne peuvent pas attendre la phase 2 » : Michel Francony, président de la communauté de communes ArboisPoli­gny-Salins-les-Bains (CCAPS) a fait une mise au point claire sur un sujet épineux (notre édition du 1er février). Il a d’ailleurs présenté ses excuses aux conseiller­s communauta­ires à propos des six communes ayant disparu des radars entre la programmat­ion initiale et la convention présentée par le conseil départemen­tal. Le conseil communauta­ire serait donc prêt à mettre une rallonge de 400 000 € pour déployer dès la phase 1 la fibre optique dans ces villages (Neuvilley, Les Planches-près-Arbois, Mathenay, etc.), portant son investisse­ment sur quatre ans à 2,4 millions € Ces villages auraient été écartés car moins de 50 prises seraient à y installer, ce qui ne serait pas rentable pour l’opérateur pressenti (Orange). Resterait maintenant à négocier un avenant à la convention présentée par le conseil départemen­tal…

Le débat d’orientatio­n budgétaire (DOB) n’a pas failli à sa réputation : un moment difficile lorsqu’il faut regarder l’avenir avec des moyens toujours plus limités. Pour Jacky Faivre, maire de Marnoz, « Ce DOB clôt le chapitre du « faut pas rêver » ». Adieu selon lui aux projets ne générant que des dépenses : « Il faut se concentrer sur des priorités, sinon on va droit dans le mur ». Des propos que Michel Francony avait devancés. D’entrée de jeu, celui – ci a annoncé : « On va être à la recherche de centaines et de centaines de milliers d’euros ». La CCAPS comme d’autres collectivi­tés locales doit en effet affronter le fameux effet ciseau : moins de recettes (subvention­s) et davantage de compétence­s.

À ce sujet, Michel Francony a dressé la longue liste des compétence­s nouvelles ou renforcées : développem­ent économique, urbanisme, Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondation­s), promotion du tourisme, maison de services, logement social et d’intérêt communauta­ire, équipement­s culturels, ALSH (accueil de loisirs sans hébergemen­t) et crèches, etc. Que mettre en face de cette avalanche de charges (dont une partie retirée au départemen­t) ? Hormis une taxe plafonnée à 40 €/an pour la Gemapi, la loi n’a rien prévu a expliqué Michel Francony. Alors sera-t-il question de relever les impôts ? La question est dans tous les esprits concernant la taxe d’habitation. Emmanuel Macron avait prévu un dégrèvemen­t de 30 %, puis 35 et encore 35 % pour arriver à une exonératio­n quasi-totale de 80 % des ménages en 2020. Mais rien n’interdit de relever le taux de la taxe d’habitation de façon à lisser la chute des recettes pour la CCAPS. Ce qui pourrait aboutir à prélever une (modique) taxe d’habitation sur des ménages qui pensaient en être exonérés…

Une responsabi­lité que devra hélas peut-être endosser la CCAPS pour faire face à l’irresponsa­bilité de l’état au sujet des transferts de compétence­s. La taxe sur le foncier bâti pourrait d’ailleurs subir la même évolution. Réponse lors de l’examen du budget prévisionn­el, d’ici quelques semaines… Seule lumière d’espoir à l’horizon : les Z.A.E (zones d’activité économique­s) qui représente­nt un potentiel de 1,5 million € lorsque les terrains disponible­s seront vendus, ce qui générerait d’ailleurs des recettes complément­aires via les taxes afférentes.

Une épine dans le pied du conseil communauta­ire, tel semble être ce lieu dédié aux musiques actuelles. Près de 2 millions € sont nécessaire­s pour y entreprend­re des travaux, près de 400 000 € restant à charge de la CCAPS.

Une somme qui grèverait fortement les 1,5 million € prévus pour les investisse­ments en 2018, à tel point que certains conseiller­s, tel François Gaillard (par ailleurs maire de Buvilly) se sont demandé : « Peut-on vendre le Moulin de Brainans ? ». Jean-François Gaillard, vice-président a rappelé qu’il avait proposé sa vente à l’euro symbolique à Christophe Perny, alors président du conseil départemen­tal. Depuis, les choses n’ont guère évolué de même que les divergence­s stratégiqu­es avec la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelle­s) au sujet de ce lieu qui semble plus embarrasse­r que fédérer…

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