■POLIGNY De l’électro à la place des fromages
Des répétitions, oui… des concerts non a décidé le conseil municipal du 26 janvier.
Que faire de l’ex- « verrue » achetée il y a environ un an route de Genève ? Les anciennes caves Juramonts nécessitent un budget important pour leur déconstruction (plusieurs centaines de milliers €). En attendant sa transformation, le conseil municipal a pris une décision originale : mettre une partie (210 m²) du grand rez-de-chaussée à disposition d’une vingtaine d’adeptes de la musique électronique, alliant la disco-house à un style de techno plus industriel.
Ceci moyennant des travaux conséquents d’aménagement et de sécurité afin de transformer les lieux en un « incubateur d’artistes, un espace de création ». Les membres actifs de l’association Tizasek souhaitent « promouvoir et démocratiser la musique électronique, un peu underground » comme l’explique Alexis Mahias, président de l’association. « On trouve ce genre de musique électro partout dans les grandes villes, mais beaucoup moins en Franche-Comté et encore moins dans les milieux ruraux alors que le public est demandeur ». Fondée en 2015, cette bande de passionnés, amis d’enfance et polinois, aimerait avoir un lieu où stocker leur matériel, se retrouver, et surtout répéter avant leurs représentations. Dans le cas où l’association serait subventionnée et que la mise aux normes ERP (Établissement Recevant du Public) serait possible, le second objectif serait d’obtenir « un espace scénique équipé avec lumières, enceintes, matériel de musique, table de mixage », voire un espace salon (pour organiser des réunions, des expositions, conférences, etc.). Ceci en faisant ainsi du lieu un idéal pluriculturel en ouvrant l’espace pour que des novices puissent échanger avec des confirmés, pour mettre à disposition des tables de mixage et autres matériels, et aider de jeunes artistes à se lancer et faire leur place. Bien que l’association ait déjà un large public acquis parmi les polinois, cette proposition ambitieuse n’a toutefois pas fait l’unanimité au conseil municipal du 26 janvier, un conseiller estimant : « Je ne vois pas comment on peut faire de la musique à cet endroit ». Pour Roland Chaillon, élu de la minorité, « il ne faut pas leurrer les jeunes, ce n’est pas un endroit apte à recevoir du public ». Étant donné ces réserves, Dominique Bonnet, maire de Poligny, a donc proposé d’en rester sur un lieu de répétition (l’accès au 1er étage étant condamné). Il a également précisé que les fluides et le chauffage seraient à la charge de l’association. Loin de les décourager, les membres de l’association n’ont qu’une hâte : pouvoir avoir enfin un lieu pour se réunir autour de ce qui les lie tous, la musique ! Reste encore à attendre la signature de la convention et les travaux de sécurisation du lieu.