Voix du Jura

Vidéo protection : les élus salinois très partagés

Le diagnostic du référent sécurité de la gendarmeri­e suggère 14 sites à surveiller.

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« On a quand même eu un braquage à main armée », rappelle Yann Pinguand, adjoint au maire de Salins-les-Bains en charge de sécurité. En juillet dernier, un homme avait fait main basse sur une coquette somme de 25 000 euros. Il portait une cagoule mais des caméras sur la voie publique auraient pu fournir aux enquêteurs d’autres éléments, notamment pour identifier le véhicule et le trajet emprunté.

Au-delà de cet épisode marquant, la décision de la municipali­té d’équiper la ville de caméras de vidéo protection fait suite au constat plus général de hausse de la délinquanc­e. « Le bilan établi par la gendarmeri­e pour 2016 a montré une augmentati­on de 8.41 %. La Ville a eu à subir à plusieurs reprises de la destructio­n de mobilier urbain neuf et la fermeture sur plusieurs jours des toilettes publiques en plein centre-ville durant la période touristiqu­e », exposait le maire Gilles Béder lors du conseil municipal du 29 janvier dernier, proposant aux élus le recrutemen­t d’un cabinet spécialisé dans le déploiemen­t de dispositif­s de surveillan­ce.

Préalablem­ent à cette décision, la Ville avait consulté le référent sécurité du groupement de gendarmeri­e du Jura. Celui-ci a identifié 14 points à surveiller, parmi lesquels les six axes qui permettent d’entrer dans Salins ou d’en sortir.

Si c’est surtout l’enregistre­ment des images qui intéresse les enquêteurs, le projet comporte aussi un centre de supervisio­n urbaine permettant de visionner les images en direct, qui serait installé dans l’ancienne caserne des pompiers.

« Les gens ont le sentiment que c’est un outil pour les fliquer ; en réalité, il suffit d’avoir un téléphone portable pour l’être déjà », fait valoir Yann Pinguand, convaincu que « si la dame qui ne veut pas savoir à quelle heure elle va chercher son pain est renversée en traversant la route, elle sera bien contente qu’on puisse identifier la voiture qui l’a percutée ».

Le résultat du vote témoigne de la division du conseil municipal sur ce sujet. Aux réticences liées à la protection de la vie privée exprimées tant au sein de la majorité que de l’opposition, Odile Simon ajoutait le sentiment de dépenser de l’argent pour une étude qui ne ferait que confirmer le rapport du référent gendarmeri­e. « On sait le nombre de caméras qu’il faudrait installer, mais l’étude nous dira quel est le matériel le plus adéquat. La commande porte aussi sur la recherche de subvention­s, le suivi du chantier et la maintenanc­e », précise Yann Pinguand.

Le marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage est attribué à la SAS LB Conseil, basée à Guéreins (01) pour la somme de 15 600 euros. Les paramètres techniques peuvent faire varier le coût du dispositif de 150 000 jusqu’à 400 000 €. L’ampleur du projet sera déterminée par le taux de subvention­s, en particulie­r l’aide versée par le fonds interminis­tériel de prévention de la délinquanc­e (FIPD).

« Quand on est occupé, trente ans, ça passe vite ». C’est ce que Véronique Vincent s’est dit mardi 30 janvier au moment d’ouvrir la cordonneri­e située à deux pas de la place Aubarède.

Véronique Vincent a d’abord exercé pendant neuf ans rue de la Liberté, installant son atelier à la place de l’épicerie de la Mère Grattard. « J’avais 22 ans, je venais d’avoir mon CAP », dit-elle. Deux années d’apprentiss­age auprès de M. Pelligand, à Lons-leSaunier, lui avaient appris à ressemeler ou recoudre les chaussures, consolider les sacs usés… Mais les clients avaient dû la trouver bien jeune pour exercer ce métier. Elle en garde l’impression d’avoir dû faire ses preuves, « plus que si j’avais été un gars ! »

A l’époque, Salins-les-Bains était sans cordonnier depuis deux ans. C’est ce qui avait décidé Véronique Vincent à s’y installer. « Toutes les boutiques étaient occupées. La faïencerie fonctionna­it encore ; la ville comptait 6 000 habitants », souligne-t-elle.

Véronique Vincent peut être fière d’avoir su pérenniser son activité malgré l’évolution des modes de consommati­on et aussi des techniques, avec aujourd’hui davantage de colle que de fils pour confection­ner les chaussures et des articles réalisés à partir de toiles si fines qu’il est impossible de les raccommode­r.

Si la cordonneri­e salinoise a tenu le coup, c’est grâce à une renommée qui fait venir des clients depuis Pontarlier, Besançon. Il y a même des personnes de Paris qui profitent d’être de passage à Salins-les-Bains pour franchir la porte du 78, rue de la République. « Ils viennent pour la rapidité du service et aussi parce que souvent, dans les grandes villes, c’est plus cher », explique Véronique Vincent.

La réparation des articles en cuir reste son activité première mais elle est complétée par la vente d’un peu de maroquiner­ie et aussi quelques jouets en bois. On peut aussi déposer les vêtements à l’intention du pressing de Valdahon ou se faire livrer ici les colis distribués par le réseau Relay.

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