Les pliés-dépliés hauts en couleurs de Guy Bejoint au Caveau des artistes
Après 2012 où Guy Bejoint avait ravi son public avec une exposition à la tonalité très ouvre une seconde fois ses portes jusqu’au 24 février. le Caveau des artistes lui
« Guy Bejoint dialogue et joue avec le papier tout en laissant place au hasard. Il considère la matière comme un être vivant, disant côtoyer une sensibilité, un caractère qui peut être souple ou rebelle » commentait Régis Marin, adjoint à la culture lors du vernissage du 2 février. Si les matériaux et supports ici utilisés n’ont aucun caractère luxueux, que ce soit la gouache, le papier de nappes jetables, la laque de fixation ou les encadrements basiques sur bois plane, l’excitation est belle est bien vive en l’artiste lors de la réalisation même de ses oeuvres.
Guy Bejoint, professeur d’anglais retraité et résidant du côté d’Oyonnax, définit mentalement et en amont les masses de couleurs de la scène à représenter puis jubile en découvrant lors du défroissage du papier, les formes que cette étape aura bien voulu déposer.
Le résultat final évoque bien souvent une mosaïque. « Petit à petit les choses se font et on commence à voir une histoire » lançait-il à l’attention du public, non sans avoir remercié son épouse Mauricette pour son « monumental travail de relations publiques ». Puis émettait le voeu que « chacun puisse s’offrir une promenade hors des sentiers communs ». Effectivement, si la présente exposition ne propose que 24 oeuvres, toutes portent la patte bien singulière d’un adorateur de Turner, Klee, Chagall ou P. Lesieur. Grand admirateur des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire qui se révélaient artistes peintres, sachant exploiter courbes et aspérités des cavités qu’ils habitaient, l’hommage aux peintures rupestres est particulièrement marqué dans cette exposition.
« Retour de vendanges » en salle rouge met en exergue sur la gauche du tableau un boeuf imposant peint à la gouache brune et épaisse tandis qu’en son centre deux bestiaux beaucoup moins imposants sont représentés d’un fin trait violet en train de paître tout comme au premier plan sur la droite une charrette tirée par un cheval : ces bestiaux sont reproduits dans la plus pure lignée des peintures rupestres. « Arène » en salle bleue, sur un fond de gouache d’un beige plus neutre, fait la part belle à trois cerfs en mouvement et au contour de corps peint en bleu discontinu à la facon de nos ancêtres, parvenant en définitive à reléguer la scène centrale en arrière-plan ! « Le retour d’Iseut » en salle verte est sans équivoque réalisée à la façon de Chagall avec ce bleu/gris dominant et ces personnages oniriques éparpillés çà et là sur la toile. L’oeuvre exposée préférée de Guy Bejoint est « Pasiphaé fille de la lune » dans les marches menant aux salles, oeuvre qu’il a souhaité voir reproduite sur les cartons d’invitation. Inspiration évidente de Gustav Klimt et ses multiples interprétations symboliques de jeunes filles, toujours sur fond chatoyant jaune or tirant sur l’orangé.