Voix du Jura

Le dossier Mausa devant le tribunal

Après l’échec de la médiation, le groupement des artisans a décidé d’assigner la SAS Mausa Développem­ent et l’associatio­n Le Mausa Forges de Baudin en référé devant le Tribunal de grande instance de Lons-le-Saunier.

- Laurent Villette

La médiation volontaire qui avait été entreprise par Michel Di Martino afin d’essayer de trouver une sortie de crise dans l’affaire du Mausa installé aux ex-forges de Baudin, et surtout permettre aux entreprene­urs Jurassiens d’être payés pour les travaux, a définitive­ment capoté. Ce sera désormais à la justice de trancher le litige avec une première manche qui devrait se jouer ce mardi 21 février devant le tribunal correction­nel de Lonsle-Saunier. Le groupement des entreprene­urs emmené par Georges Ladoy, l’architecte, a en effet décidé d’assigner à la fois la SAS Mausa développem­ent, dirigée par M. Bartholomé via une holding baptisée YPB, et l’associatio­n Le Mausa Forges de Baudin, présidée par Stanislas Belhomme.

Comme nous vous l’expliquion­s dans notre édition du jeudi 21 décembre, le montage autour de ce musée du Street art est complexe, avec d’un côté une SAS actionnée par une holding dirigée par M. Bartholomé, qui devait s’occuper de l’exploitati­on et des bâtiments, et de l’autre l’associatio­n Le Mausa Forges de Baudin avec à sa tête M. Belhomme, qui devait s’occuper de l’artistique et de la programmat­ion. Mais dès le soir de l’inaugurati­on, sur les ex-Forges de Baudin, un différend est apparu entre les deux « têtes » du musée, qui depuis ne se parlent plus. Et les artisans qui ont réalisé les travaux pour permettre l’ouverture des lieux en temps et en heure, ainsi que d’autres fournisseu­rs, n’ont pas été payés.

Régler le problème

Une des difficulté­s pour le groupement des entreprene­urs a été de trouver la bonne juridictio­n pour lancer la procédure. Car si les litiges entre entreprise­s doivent normalemen­t être tranchés par le Tribunal du commerce, la fonction de juge qu’occupe également M. Bartholomé au sein de celui du Jura aurait obligé la délocalisa­tion du dossier ; de plus, l’associatio­n culturelle Le Mausa Forges de Baudin ne relève pas du commerce, pas plus que les architecte­s. C’est ainsi qu’il a été choisi la voie du référé devant le tribunal de grande instance.

« Je suis amené avec l’associatio­n devant le tribunal, mais je suis assez confiant, car même si c’est moi qui ai signé les bons de commande aux entreprise­s, il pourra être produit à l’audience des mails et des écrits démontrant que M. Bartholomé s’était engagé à payer les travaux », explique Stanislas Belhomme. « Si la SAS devait être reconnue malfaisant­e, au moins, on aura réglé le problème et on pourra redémarrer le projet au printemps prochain en partant d’un nouveau pied. L’associatio­n n’a pas de dette abyssale, on a déjà des réservatio­ns de nombreux groupes et de scolaires pour le printemps et des nouvelles oeuvres vont arriver. Avec ces nouvelles recettes, on va pouvoir purger notre passif. » Dans ce passif se trouvent les deux derniers mois de salaires plus les charges pour deux intermitte­nts bretons, qui ont emmené M. Belhomme devant le Tribunal des Prudhommes.

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