La Rondenne, ambassadrice du comté à Paris
Au Salon de l’Agriculture, l’activité se concentre autour des deux halls n° 1 et n° 3. Le premier est celui des animaux, la fameuse « plus grande ferme de France ». Le second est celui où les régions font la promotion de leurs terroirs. Le premier est le domaine des éleveurs, le second celui où l’on goûte les produits réalisés à partir de leur travail, celui aussi où chaque « territoire » met en avant ses efforts pour préserver un cadre de vie authentique.
En 2017, la fruitière que l’Union régionale des fromages d’appellation d’origine comtois (comté, morbier, mont d’or et bleu de Gex Haut-Jura) installe chaque année porte de Versailles avait eu l’opportunité de déménager vers le hall 1, réalisant un excellent salon. En 2018, l’Urfac a de nouveau obtenu d’être au plus près du ring où se déroule le concours général des races bovines. Pour Guylène Tillard, du syndicat du morbier et responsable du stand, c’est une bonne nouvelle : « Il y a plus de passage. Surtout, on se trouve parmi les montbéliardes ; c’était beaucoup plus facile de communiquer sur les produits ». Un des fromages sera mis en avant chaque jour. Dans l’espace animation, il y aura toujours au moins un professionnel pour parler de son métier avec les visiteurs.
Comté et morbier, avec aussi la tomme du Jura, seront doublement présents dans le hall 1 avec également le stand de la fruitière de Desnes, qui aura un stand dans l’espace de la race Simmental (lire ci-dessus).
Le Jura tentera de tirer profit au maximum de cette présence dans le hall 1 à travers le partenariat entre l’Urcaf et la coopérative vinicole d’Arbois. Des dégustations donneront aux visiteurs un avant-goût de ce qui les attend dans le hall 3 avec, pour les amateurs de vins du Jura, le choix entre deux adresses : celle de la société Henri-Maire et celle de la fruitière vinicole d’Arbois. Ce sont les deux dernières maisons restées fidèles à la quinzaine parisienne. « Le Salon de l’agriculture demande beaucoup d’énergie et d’argent. Le prix des stands, le dynamisme du marché et le manque de produits font que les gens ne font pas cet investissement », explique le directeur du CIVJ (Comité interprofessionnel des vins du Jura) Baudoin de Chassey.
Au comité Gastronomie et promotion des produits régionaux de Bourgogne/FrancheComté, la directrice Marie Beneux suggère que les producteurs jurassiens seraient plus nombreux à faire le déplacement si le Département les y encourageait. La région occupera 450 mètres carrés : un stand plus institutionnel, un bistrot et un espace mis chaque jour à disposition des départements qui le désirent. « Au regard du coût, je n’en mesure pas l’intérêt. Nous aidons nos agriculteurs à aller présenter leur travail mais notre intervention se limite à cela. Les stands sont tellement chers que ça dissuade les producteurs d’y aller ; je le regrette mais ce n’est pas à la collectivité d’y remédier », déclare le président Clément Pernot. Quant à l’idée que le Salon de l’agriculture serait aussi l’occasion d’inciter les parisiens à venir passer des vacances dans le Jura, il déclare : « Les gens ne viennent pas au Salon de l’Agriculture pour cela. On préfère, via le CDT, aller vendre le Jura sur les salons professionnels, véritablement dédiés au tourisme ». De même que le Jura, le Territoire de Belfort a également choisi de renoncer à la journée que le CGPRR proposait de lui dédier.
Quelques Jurassiens seront encore exposants au Salon de l’Agriculture mais en tant que membres des réseaux dont ils sont adhérents, notamment le Caveau de Byards sur le stand des Viticulteurs récoltants, le pisciculteur Jean-Luc Gillet (Les Truites de Rivière à Morez) sur celui du réseau Bienvenue à la ferme.