Le spectateur engagé
Les Mémoires de Raymond Aron, ou la pleine lucidité de l’observateur politique.
Editées une première fois en 1983, réédité en 2003, les Mémoires de Raymond Aron demeurent un must de l’historiographie de langue française. De prime abord, on pourra être surpris par l’ampleur du volume – plus de 700 pages ! – mais il n’y a pas lieu d’être décontenancé par cette masse. D’une part, l’auteur fait preuve de pédagogie et sa formation philosophique n’empêche pas une lecture plutôt aisée. D’autre part, le savoir pluri-disciplinaire de Raymond Aron, qui en faisait une des têtes les mieux remplies que comptât l’Hexagone, fait que la narration des événements, qu’ils fussent politiques,
A l’heure où des idiots utiles comparent le sort fait aux migrants dans nos démocraties libérales avec ce qu’ont vécu les juifs entre 1939 et 1945, il est utile, nécessaire, impérieux, de lire des ouvrages comme le très récent Holocauste de Laurence Reed. Mais on peut très bien se contenter de la lecture très instructive du Moment Eichmann, livre paru chez le même éditeur il y a deux ans. Les plus jeunes n’ont aucun souvenir du procès Eichmann, ouvert à Jérusalem en 1961. Ce genre de procès, très rare – il y eut plus tard, en France, celui de Klaus Barbie -, vaut les plus belles leçons d’Histoire tant la mise en application de ce que Léon Poliakov appelait le « bréviaire de la haine » trouva dans le IIIe Reich ses économiques ou culturels, se double d’une spectaculaire mise en perspective, d’une vision en surplomb. Impossible d’oublier qu’en matière de philosophie de l’histoire l’auteur de L’opium des intellectuels était un maître et que, quels que fussent ses domaines d’action, du professorat au journalisme, il évaluait l’actualité, la vie des hommes et des sociétés à l’aune d’une réflexion historique de vaste ampleur. Spectateur engagé, comme il aimait à se définir, proche du libéralisme, Raymond Aron professait une vive détestation à l’encontre du totalitarisme dont il avait vu les ravages dans l’Allemagne des années 30. C’est toujours en spectateur qu’Aron voit se lever le cataclysme qui allait emporter des millions de ses coreligionnaires en Europe. La tourmente politique des années fonctionnaires et ses ministres les plus appliqués. La question demeure qui est d’expliquer la naissance d’une telle haine à l’égard du peuple juif quand, à l’époque, moins de 0.5 % des ressortissants allemands appartiennent à cette confession. Après une copieuse introduction narrant les principales étapes du procès Eichmann, suivent treize articles venant comme en écho à un procès visant à juger bien plus qu’un homme seul, mais un système, une idéologie sanguinaire. Est analysée la façon dont les médias de l’époque racontèrent les débats, le jugement et leur mise en scène. Alors que le procès de Nuremberg en 1945 s’attachait à faire comparaître les responsables du conflit mondial, il était juste qu’un responsable d’avant et d’après-guerre allait perpétuellement confronter le regard qu’il portait sur les événements à sa réflexion historico-philosophique, empruntant beaucoup à Clausewitz. Plus tard, Raymond Aron deviendra un mandarin, dans l’Université et bien au-delà ; c’était une voix et une plume qui comptait. C’est de façon pessimiste que R. Aron conclut son ouvrage en affirmant qu’il ne voit guère d’avenir à une Europe – dont il a toujours été partisan déclaré – qui se suicide par dénatalité. Ici, puisse l’avenir lui donner tort. nazi de premier plan fut spécialement jugé pour sa participation au meurtre de masse constitué par l’Holocauste. On accordera une attention particulière au chapitre intitulé « Adolf Eichmann à l’écran : entre monstre et banalité de la banalité », avec cette photo montrant un Eichmann pleurant à l’idée que sa mort laissera ses enfants orphelins.
Soirée théâtrale au profit du CCFD, samedi 24 février (20 h 30), salle des fêtes de Voiteur : « Alors, on fait quoi maintenant ? », par la troupe des baladins de Rahon.
Dans le cadre du théâtre religieux burlesque, la Compagnie de l’Etoile présente son dernier spectacle : « Coeurs brûlants », à l’invitation du doyenné de Champagnole.
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bienaimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ». [Mc 9, 2-10]
On dit que telle personne est transparente quand, à nos yeux, sa vie semble limpide, sans cachotterie, sans mesquinerie ; quand elle inspire totale confiance. Dire de quelqu’un qu’on voit clair à travers lui, c’est dire aussi peut-être que cet humain n’accapare pas toute la lumière pour lui, laissant voir d’autres perspectives, d’autres personnes, d’autres idéaux. Or, sur la montagne, Jésus laisse entrevoir Dieu. A lire de près l’Evangile de Marc, les trois disciples privilégiés n’ont pas vu grand-chose de Dieu, tant c’était éblouissant, aveuglant. Quelques années après l’évènement, ils bégaient pour décrire leur vision. Ce qu’ils ont bien vu, cependant, c’est un bout du Royaume, un morceau de la Vie éternelle… en la présence de Moïse et d’Elie, des grandes figures d’Israël mortes voici des siècles. Si ces deux personnes devisent avec Jésus, c’est que la vie éternelle existe bel et bien et que le présent divin n’est pas le nôtre. Jésus lui-même, à cet instant, est déjà dans le Royaume divin avec ceux qui sont partis avant lui. Cet épisode de transfiguration (voir à travers) aurait dû aider les disciples à vivre et à comprendre la passion dans l’attente d’une résurrection. L’efficacité de cette annonce fut plus que relative. N’empêche ! Après la Pentecôte, cette rencontre furtive avec le Royaume de Dieu continuera de les illuminer et leur donnera enfin la compréhension que la vie terrestre n’est qu’un passage. Je rêve parfois d’être transparent du mystère divin. Comme j’aimerais surtout pouvoir le reconnaître en regardant mes contemporains ! Ils sont visage de Dieu, souvent abîmé, souvent défiguré, et si souvent glorieux et lumineux, fruit de la grâce. Dieu Trinité, éclaire-nous de ta miséricorde pour que nous rayonnions de ta splendeur ! [P. Henri Gau]
En ces jours-là, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il lui dit : « Abraham ! » Celui-ci répondit : « Me voici ! » Dieu dit : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. » Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué. Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois ; puis il lia son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils. [Gn 22, 1-2.9-13.15-18]
L’année dernière, de nombreux sportifs jurassiens se sont distingués. Récompenser les sportifs qui se sont surpassés, c’est la mission de l’Amicale des Médailles Sportifs.