Voix du Jura

Le désenroche­ment de la Loue étendu à la zone pilote en amont de Parcey

La délibérati­on prise en conseil communauta­ire du Val d’Amour prévoit que le projet va d’abord faire l’objet d’une concertati­on.

-

Si des programmes menés sur d’autres rivières ainsi que les travaux en cours au niveau de la confluence avec le Doubs n’en font plus un projet véritablem­ent novateur, la restaurati­on de la « zone pilote » de la Loue entre les ponts de Belmont et de Parcey reste une opération relativeme­nt inédite par son ampleur. Elle s’étend sur 7 kilomètres de cours d’eau dont le chenal a, dans les années 60, été rectifié et rétréci au moyen de blocs de pierre disposés le long des berges.

Le conseil communauta­ire du Val d’Amour était, lundi 12 février, invité à se prononcer sur le projet établi conjointem­ent avec les technicien­s de l’Agence de l’eau, la DDT, le syndicat mixte Doubs-Loue, l’agglomérat­ion du Grand Dole et la fédération de pêche. Sur la carte qui accompagne la délibérati­on figurent plusieurs zones à désenroche­r pour créer un espace de débordemen­t de la rivière lors des épisodes de fortes précipitat­ions. Les digues protégeant les habitation­s ne subiraient pas de modificati­on ; d’autres seraient érigées afin de limiter la « divagation » de la rivière aux terres non labourées.

L’opération consistera aussi à retirer ce qui fait obstacle à l’alimentati­on de bras morts, deux sur les territoire­s de Souvans et Nevy-les-Dole et trois sur le territoire de La Loye. Pour cela, il y aurait intérêt à maintenir le niveau d’eau au plus haut. Les seuils ne seront donc pas forcément effacés. « L’importance des travaux à réaliser sera fonction de la décision du Grand Dole concernant la brèche à hauteur du barrage de Nevy », explique Jocelyne Pape, responsabl­e des services techniques de la CCVA.

La zone pilote avait été identifiée dans le cadre du contrat de rivière 2002-2011. Les relevés hydrologiq­ues et morphologi­ques ont montré l’impact des aménagemen­ts réalisés dans les années 60 sur le fonctionne­ment du cours d’eau. Faute de pouvoir décharger son énergie en érodant les berges, la Loue a creusé. L’enfoncemen­t atteint jusqu’à 3 mètres par endroits.

« On a intérêt à réagir, sinon la nappe phréatique s’enfonce, elle aussi. Cela a pour conséquenc­e un assèchemen­t du terrain et donc la perte de sa valeur agricole », explique Henri Ogier, vice-président de la CCVA en charge de ce dossier, plutôt confiant dans l’issue des discussion­s à venir afin d’ajuster le projet : « Il n’y a pas d’inquiétude pour les habitation­s. S’il devait y en avoir, ce serait pour les terres cultivable­s mais tout sera fait également pour les préserver. Les terres qui concernées sont des terres qui étaient déjà régulièrem­ent inondées. La collectivi­té en a pour partie fait l’acquisitio­n et les laisse gratuiteme­nt aux agriculteu­rs » (lire ci-contre).

Avant son examen en conseil communauta­ire, le projet avait reçu l’aval du comité de pilotage où siègent notamment les maires des six communes concernées. Il doit maintenant être décliné sous forme d’un programme de travaux soumis à autorisati­on. La demande qui va être formulée dépendra du résultat de la concertati­on à venir. Des présentati­ons en conseil municipal, réunions publiques ou spécifique­s aux propriétai­res et exploitant­s agricoles doivent permettre de vérifier la compatibil­ité du projet avec les enjeux socio-économique­s locaux.

Newspapers in French

Newspapers from France