Nucléaire militaire : qu’en savons-nous ?
Pour l’ex-ministre de la Défense Paul Quilès, l’opinion publique doit prendre conscience du danger que représente la détention de ces armes.
En matière d’armes nucléaires, la France a renoncé aux installations tactiques (plateau d’Albion) pour ne conserver que deux composantes : les sous-marins et la force de frappe aérienne. Un premier recul, mais pour Paul Quilès, c’est vers un démantèlement complet de l’arsenal nucléaire qu’il faut aller.
L’ex-ministre de la Défense de François Mitterrand reconnaît que lorsqu’il est arrivé à l’hôtel de Brienne en 1985 (Charles Hernu venait de démissionner à la suite de l’affaire du Rainbow Warrior), il portait sur le nucléaire le même regard qu’à peu près tous les Français : c’était un acquis. « J’ai beaucoup évolué dans les années 90 », confie-til. Au point de devenir président de l’association Initiative pour le désarmement nucléaire (IDN) et auteur de plusieurs ouvrages dans lesquels il réfute l’idée que le nucléaire militaire a, par l’équilibre de la terreur, pu contribuer à la paix dans le monde.
Dans sa croisade, le premier obstacle que Paul Quilès rencontre est le manque d’information dont l’opinion publique dispose sur le sujet. « Soit on n’en parle pas, soit on assène des choses fausses ». D’où l’intérêt à ses yeux d’un film tel que
qu’il est venu présenter jeudi 15 février au cinéma Le Studio/MJC de Dole. Il s’est adressé à une centaine de personnes. Dans la salle se trouvaient de nombreux militants d’ADN, Association pour le désarmement nucléaire, organisatrice de cet échange.
Ce que le film dévoile, ce sont notamment les accidents provoqués par le nucléaire militaire. En 1966, un accrochage entre deux avions au large de l’Espagne avait provoqué la chute de quatre bombes H. L’explosion de deux d’entre elles avait entraîné la dispersion de leur contenu, une autre avait disparu en mer. « On est seulement en train d’effacer les traces », souligne Paul Quilès. Pour lui, la crise des missiles en 1962, au cours de laquelle le monde était passé à deux doigts de la catastrophe, contredit l’idée que la bombe nucléaire constitue « une assurance-vie ».
Si le monde prend un tel risque, poursuit Paul Quilès, c’est parce que les quelques personnes qui décident font régner une chape de plomb qui empêche de poser les bonnes questions. Le président Eisenhower, une fois retiré de la Maison Blanche, n’a-t-il pas désigné le lobby « militaro-industriel » comme le principal risque à l’encontre de la démocratie ? Il regrette que la France ne manifeste pas davantage de volonté de débat, comme le prouve le fait que la commission d’enquête parlementaire ne rendra son rapport qu’après que la loi de programmation militaire aura été adoptée. Et s’il salue l’investissement des personnes qui ont organisé cette soirée, il voudrait que les grands cinémas comme les chaînes de télévision assurent de même la promotion du film de Xavier Bonnot.
Notre pays continue à entretenir 300 têtes d’armes atomiques. À quelles fins ? « Au Mali, face aux attentats terroristes, contre le réchauffement climatique, le nucléaire ne nous est d’aucune utilité », poursuit l’ancien ministre, qui réfute l’idée que le nucléaire ne peut pas être « désinventé » : « La communauté internationale a décidé de bannir les armes chimiques… »
Ministre des armées au temps de la « course aux armements », Paul Quilès sait qu’il serait vain de vouloir que la France agisse seule, mais il demande au président Macron d’engager le pays dans la voie d’une « désescalade » multilatérale et progressive. En 2017, 122 pays ont signé à l’Onu un traité pour l’interdiction de la production, l’acquisition, le stockage ou l’essai d’armes nucléaires.
Fin janvier avait lieu la seconde édition du Salon des voyages, organisé par l’agence Passion du Monde et ses partenaires. L’événement a attiré encore plus de visiteurs que l’année dernière, avec plus de 1 500 entrées à la Commanderie.
La présentation des vols au départ de l’aéroport de Dole Jura a retenu tout particulièrement l’attention. Pour cet été, les destinations les plus prisées sont les pays d’Europe de l’Est et les îles de la Méditerranée, notamment les îles grecques qui attirent beaucoup. Les pays qui ont connu des problèmes de sécurité comme la Tunisie ou la Turquie ont plus de difficultés à séduire à nouveau les touristes.
France Mandrille, directrice de l’agence Passion du Monde, s’est réjoui du succès du salon et annonce déjà qu’une troisième édition se déroulera à Dole en 2019.