■ARBOIS 40 nouveaux maraîchers bio en 10 ans
Quelle place pour de paysans néo-ruraux sur le territoire jurassien ?
Tel fut le thème de la rencontre organisée début février à Arbois par « Inpact Jura », collectif de 6 associations qui oeuvrent pour une agriculture citoyenne et territoriale, rencontre qui a mobilisé une quarantaine de participants (acteurs agricoles, élus et consommateurs). Les « néopaysans », ce sont tous ces porteurs de projet qui ne s’installent pas en agriculture classique, souvent sur un nouveau territoire, hors cadre familial et majoritairement sans aides.
Pour certains, c’est un second choix professionnel et ce n’est plus une carrière à vie. « Dans le Jura, il y a 20 à 30 installations par an sans aides » a expliqué Cyprina Jordan-Mazzoleni, de l’association « Le Serpolet » (membre d’Inpact). Ils répondent à un besoin local de consommateurs désireux de trouver des produits sains au plus près de chez eux. Cyprina JordanMazzoleni, dans son étude sur l’état des lieux des installations et des freins à l’installation dans le Jura, montre qu’« en 10 ans le département a perdu un tiers de ses exploitations agricoles. La surface agricole se maintient, mais les exploitations sont de plus en plus grandes ». Elle a ajouté que « l’agriculture jurassienne tend à se diversifier grâce à l’agriculture biologique : en 10 ans une quarantaine de maraîchers s’est installée. » Quelles solutions face à la difficulté de trouver du foncier et de s’implanter localement ? Les participants ont formulé collectivement de nombreuses propositions telles que « constituer un réseau d’élus d’aide à l’installation », « réaliser une étude des besoins agricoles localement et créer une réserve foncière », etc. Isabelle Barnier, représentante du collectif Inpact, confie être « satisfaite de la richesse et de la qualité des échanges » qui vont être restitués sous la forme d’un document de synthèse. Quant à l’étude sur l’état des lieux, elle sera prochainement accessible.